Cornelius Mattheus (1937 – 2024)
Né à Messelbroek, Belgique le 18 juillet 1937.
Premiers Vœux le 8 septembre 1957.
Ordonné prêtre le 5 août 1962.
Missionnaire au Congo (Kasaï) et en Belgique.
Décédé à Anderlecht le 11 février 2024, à l'âge de 86 ans.
« Heureux les humbles de cœur, car le royaume des cieux est à eux. » (Mt. 5:3)
La mort de Nele a été une surprise pour nous. La dernière fois que nous l'avons vu, il y a maintenant quelques mois, tout avait l'air encore acceptable : il avait des difficultés pour marcher, oui, un peu plus lentement, mais toujours aussi espiègle et chaleureux qu'avant.
Mon souvenir de Nele remonte à bien longtemps, à la fin des années cinquante du siècle passé, lorsqu'il était aumônier chiro à Blauwput-Kessel-Lo. Avec sa modestie sincère, il fut l'un des nôtres dès le début, un garçon du Hageland, la simplicité même et à qui – contrairement aux coutumes habituelles – nous avions le droit de nous adresser par son prénom.
Modeste et simple, Nele est resté fidèle à ses racines et à la convivialité naturelle typique de ses concitoyens tout au long de sa vie. C'est avec cette prédisposition qu'il partit pour le Congo. Il a commencé comme prêtre voyageur. Il se sentait chez lui parmi les gens ordinaires. Il était sur la même longueur d'onde : il ne parlait pas par-dessus la tête des gens, mais adaptait ses catéchèses à son auditoire. Il se mettait au niveau des enfants et a ainsi développé une méthode qui a inspiré beaucoup de ses confrères. Ce furent des années heureuses et fructueuses.
Nele avait de nombreuses cordes à son arc : ses connaissances en mécanique et en électronique n'avaient pas échappé à ses supérieurs. Il devint responsable du garage, de l'économat et de l'imprimerie du diocèse. Mais surtout, il est resté actif sur le plan pastoral. C'était et c'est resté sa vocation première. Pendant près de quarante ans, il a vécu et travaillé parmi les gens ordinaires, mais aussi comme un confrère qui s'est mis pleinement au service de sa communauté.
Il a fait de même lorsqu'il est rentré en Belgique et s'est retiré à Bovenloo. Le jardin devint son champ de prédilection. Vivre au milieu des merveilles de la création de Dieu, les plantes, les arbres et ses fleurs bien-aimées. La beauté de la nature l'a rapproché du mystère, qui était la source et le but final de son choix de vie. De même qu'Élie a fait l'expérience de Dieu dans le souffle d’une la brise légère, Nele a reconnu sa présence dans le doux balancement des fleurs.
Bien que Nele était un homme de silence, peu bavard, il a toujours été un observateur attentif de ce qui se passait autour de lui. Il avait une connaissance remarquablement grande de la nature humaine, et lorsqu'il partageait cette connaissance avec les autres, ce n'était pas sans une touche d'humour, et avec la capacité de relativiser les choses, ce qui fait trop souvent défaut dans notre monde actuel. Nele pouvait être critique, mais c'était toujours bien intentionné et jamais blessant.
Toute sa vie a été soutenue par l'amour, l'amour qui, selon les paroles de l'apôtre, « n'est pas envieux, ne se vante pas, ne s'enfle pas, ne blesse personne, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, et n’entretient pas de rancune ». Nele était un homme selon le cœur de Dieu.
C'est ainsi que le Seigneur l'a accueilli cette semaine, Il s'est mis la ceinture aux reins, Il l'a invité à sa table et l'a servi abondamment (Lc 12, 37). Sois la bienvenue, Nele, dans la joie de ton Seigneur.
- Bart Van Thielen