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    Accompagner les jeunes dans le mouvement KIRO-JEUNESSE

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    In the frontlinePar Alexandre Kakolo Beya, cicm

    J’ai été nommé aumônier national du mouvement KIRO — JEUNESSE en 2003. C’était pour moi un grand défi d’être en charge de ce mouvement catholique pour les jeunes qui a été fondé par un missionnaire belge CICM dans la paroisse Sainte Famille de

    Cerca-Cavajal (partie centrale de Haïti). Il me fallait apprendre tout au sujet de cette responsabilité d’aumônier national, mais aussi au sujet de ce mouvement lui-même.

    Un jour, lors de la célébration de l’anniversaire d’un groupe local à Port-au-Prince, le père d’un jeune me dit : « Je suis fier de mon fils, car il a rejoint le groupe des KIRO ». Je lui ai demandé ce que cela avait changé pour le garçon. Il me répondit que, avant de faire partie du groupe, il se conduisait mal et se bagarrait souvent avec d’autres jeunes, mais que maintenant, il est poli et respectueux envers ses amis et les autres personnes. Depuis lors, j’ai commencé à comprendre la valeur de ce mouvement pour les enfants et pour les jeunes, son influence aussi sur les relations des membres entre eux et avec les autres personnes rencontrées.

    1En 2006, nous avons procédé à une réflexion préparatoire à la célébration du 50e anniversaire du KIRO. J’étais de plus en plus conscient du rôle important que jouait le KIRO dans la formation des enfants et des jeunes issus de toutes les couches sociales ; ce fut le thème de nos réflexions. Beaucoup de membres et d’anciens membres ne cachèrent pas leur satisfaction en présence des valeurs humaines et chrétiennes qu’ils avaient apprises au KIRO. Ils témoignèrent de la manière dont ces valeurs les aidaient à se sentir plus responsables dans leur vie, dans leurs écoles, dans leur travail, etc. Ceci est dû au fait que le but essentiel du KIRO est d’aider les jeunes à vivre en Christ pour qu’ils deviennent ainsi de bons chrétiens et des citoyens engagés au service de l’Église et de leur pays. Le mot « KI-RO » est composé des deux premières lettres grecques du terme « XRISTOS », une habitude des premiers chrétiens.

    Comment le KIRO peut-il aider ces jeunes ? Dans ce mouvement, tous les enfants et tous les jeunes de toutes les couches sociales sont les bienvenus, accueillis et accompagnés dans la ligne des valeurs chrétiennes. Dans et par toutes les activités (réunions hebdomadaires, jeux, thèmes de réflexion, camps annuels KIRO, camps de formations pour les dirigeants…), on leur enseigne comment vivre ensemble, comment se respecter mutuellement, comment prendre leurs responsabilités en famille, à l’école et dans les communautés. Tous les membres doivent faire un choix et prendre une décision, cela les aide à croître dans toutes les dimensions de leur être, car ils sont des disciples du Christ, des soldats du Christ. Faisant de Jésus-Christ leur objectif principal, ils vivent pour aimer et servir.

    Étant donnée la grande importance que nous attribuons à notre mouvement, nous nous sommes donnés corps et âme à la préparation de ce 50° anniversaire dans un programme qui s’est étendu sur trois ans, de 2007 à 2010. De fait, cette organisation est présente dans tous les diocèses et provinces d’Haïti. Il compte plus de 62 000 membres répartis en 600 groupes locaux. C’est pourquoi, dès 2005, nous avons commencé à élaborer la préparation de cet anniversaire si important à tous les niveaux du mouvement : locaux, régionaux, diocésains, et nationaux. En novembre 2007, nous avons officiellement ouvert les manifestations le jour de la fête du Christ Roi, notre patron. Nous avons organisé beaucoup d’activités pour réfléchir sur l’impact de la formation que KIRO offre aux enfants et aux jeunes d’Haïti, cherchant à mieux les accompagner, à les aider à gérer leurs intérêts, leurs soucis et leurs projets d’avenir ; beaucoup d’initiatives aussi pour faire connaître KIRO dans notre société.2

    En tout cela, nous avons aidé les membres à s’engager davantage au service des autres en Christ dans le but spécifique de bâtir ensemble une société juste et fraternelle dans laquelle chacun, avec ses droits et ses devoirs, recherche le bien commun dans le respect mutuel. Ceci est vraiment très important, car notre société ne présente que très peu d’exemples qui puissent motiver les jeunes ; elle est traversée par l’exploitation et l’injustice envers les personnes, par la pauvreté, les divisions, la corruption et l’égoïsme. La formation KIRO veut rendre les enfants et les jeunes capables d’agir de manière responsable pour leur croissance humaine et chrétienne et pour le bien — être de leurs communautés. Nous avons bien compris la nécessité de trouver de plus en plus de moyens pour les accompagner en ce domaine. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes lancés dans la construction d’un centre de formation pour la jeunesse. Le gouvernement haïtien, reconnaissant la valeur de notre formation pour les jeunes, nous a donné une parcelle de terrain pour réaliser ce projet.

    Nous avons rencontré beaucoup d’obstacles dans la préparation de notre jubilé d’or. Entre 2008 et 2010, de grosses catastrophes naturelles ont frappé le pays. Nous ne les oublierons jamais : en 2008 quatre ouragans et, en 2010, le terrible tremblement de terre du 12 janvier suivi par l’ouragan Thomas et une épidémie de choléra !

    Beaucoup de dégâts, beau- coup de morts, entre autres parmi les membres de KIRO qui s’étaient investis avec nous dans la préparation des célébrations. Nous en perdîmes au moins 70 ; qu’ils reposent en paix !

    Tous ces événements nous ont profondément heurtés et nous nous sommes souvent demandé si cela valait vraiment la peine de poursuivre les préparations. Mais, en même temps que tout cela, il y eut de très forts moments de solidarité, d’entraide mutuelle. Même s’ils avaient souffert du tremblement de terre, perdu des membres de leur famille, des amis, leurs maisons, suivant en cela la formation KIRO, ses membres s’engagèrent dans les services de secours aux victimes de ces désastres et dans la reconstruction du pays.

    Dans les premières heures après le tremblement de terre, alors que les gens pleuraient et ne savaient que faire qu’il n’y avait pas de courant, pas d’eau, pas de communications, beaucoup de membres du KIRO étaient là pour sortir les gens des maisons écroulées, pour emmener les blessés aux hôpitaux, pour monter des abris de fortune et procurer nourriture et eau à ceux et celles qui avaient perdu leur maison. Les membres des groupes locaux visitèrent les familles pour les encourager : parler avec les gens, prier avec eux, jouer avec les enfants et les jeunes dans les camps de réfugiés.3

    Nous avons continué à travailler tout en réconfortant nos frères et sœurs. Nous nous sommes dit : « Aucune catastrophe, même pas un tremblement de terre, ne peut mettre à mal nos projets. Au contraire, ils en recevront une nouvelle signification, une nouvelle perspective ». C’est pourquoi, dans cette préparation, nous avons ménagé une large place à toutes les victimes. Ce jubilé d’or nous a appris à travailler ensemble, à nous unir pour leur venir en aide : nettoyer les cités inondées, répartir les tentes, distribuer nourriture et eau, construire des abris, procurer une assistance psychologique, faire campagne pour la prévention et le traitement du choléra. Prendre soin de toutes ces victimes est devenu une partie essentielle de la préparation de notre célébration.

    Pour la célébration de clôture aux niveaux national et diocésain, nous avons choisi le thème : «KIRO, 50 ans au service du Christ, célébrons dans l’amour» («KIWO, 50 an nan sevis Kris la, ann fete l nan renmen»). Nous pouvons travailler ensemble pour rendre les choses meilleures malgré les désastres, les pertes de vies humaines et les destructions. C’est pourquoi, avec d’autres mouvements de jeunesse, nous avons participé à la mise en place d’un Conseil de la Jeunesse haïtienne ». Nous avons décidé de travailler ensemble pour mieux promouvoir les intérêts de nos jeunes et pour contribuer en tant que Mouvements des Jeunes au bien-être de la société haïtienne.

    Tous les camps de formation que nous avions programmés pour la préparation du jubilé devinrent des occasions pour nous de réunir les dirigeants KIRO et de les aider à comprendre les forces destructives de la nature, de leur enseigner aussi que faire avant, pendant et après l’événement destructeur. De fait, dans les coins les plus reculés du pays, là où il n’y a pas de média, beaucoup de gens croient encore que ces désastres naturels sont des punitions venant de Dieu. Les membres de KIRO contribuèrent à expliquer aux communautés populaires ce qu’ils avaient appris au sujet des catastrophes cosmiques et de nos responsabilités concernant l’environnement et comment se protéger contre de tels désastres.4

    Malgré tout, nous avons pu réaliser toutes les activités programmées et clôturer les célébrations du jubilé d’or. Nous avons construit le monument commémoratif du 50° anniversaire du KIRO à Cerca-Cavajal au centre du pays, là où le KIRO avait été fondé. Des membres de partout se sont rassemblés en souvenir du père Joseph Berghmans, un missionnaire belge CICM, le fondateur du mouvement de jeunesse KIRO en Haïti ainsi que du père Noël Martens, un autre Belge CICM qui en fut le premier aumônier national.

    Cette inauguration fut suivie d’un congrès national du 11 au 14 novembre à l’endroit où nous avions démarré nos réflexions sur les 50 années du KIRO, occasion pour de nouvelles activités, entre autres une fête nationale du KIRO. Le 21 novembre 2010, le jour même du jubilé et de la fête du Christ Roi, il y eut plusieurs interventions socioculturelles et religieuses pour marquer la fin de ces célébrations qui, avec le temps de préparation, avaient duré presque cinq années !

    Je voudrais terminer avec un énorme « Merci » à chacune et à chacun, à toutes les organisations et institutions qui nous ont aidés à célébrer notre jubilé, spécialement Missionhurst Promotion et tous ses bienfaiteurs. Merci aussi à tous les membres de KIRO qui ont fait de leur mieux en des temps difficiles pour tenir bien haut la flamme de KIRO Haïti.

    La célébration est passée, mais le travail continue. Nous croyons toujours profondément dans la nécessité d’accompagner les enfants et les jeunes dans le sens des valeurs chrétiennes. C’est le meilleur moyen pour les rendre responsables pour eux-mêmes, pour leur vie dans la société qui est la leur ; là aussi, ils sont appelés à prendre leurs responsabilités à tous les niveaux. Avec l’Évangile du Christ et la formation KIRO, ils seront à même de faire face aux défis de ce monde avec toutes ses difficultés et ses promesses.5

    This inauguration was followed by a national congress from November 11 to 14 where we started reflecting on the next 50 years of Kiro. During the congress there were several activities, such as a National Kiro Fair. On November 21, 2010, the day of the golden jubilee and the Feast of Christ the King, there were several diocesan socio-cultural and religious activities to mark the end of these celebrations that had lasted, including the preparations, almost five years.

    I would like to close with an enormous «Thank You» to everyone, to all the organizations and institutions that have helped us to realize and celebrate Kiro  Haiti’s golden jubilee, especially Missionhurst promotion with all its benefactors. Thank you too, to all the Kiro members who gave their best despite the hard times, for holding Kiro Haiti’s torch high.

    The celebration is over, but the work continues. We still believe strongly in the necessity of accompanying children and young people according to Christian values. It’s one of the best ways to make them responsible for themselves and for the society in which they are living in and in which they are called to take up their responsibilities at all levels. With Kiro training and Christ’s Gospel, they will be able to face this challenging world with its difficulties and its promises.