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    De nos Maisons de Formation

    Dieu qui est le maître d’oeuvre

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    Ivan Panistante

    Ivan Panistante, cicm
    Stagiaire en Indonésie

     

    Préparation régionale aux vœux perpétuels: une histoire qui vaut la peine d'être racontée

    L'article 67 des Constitutions CICM stipule : « Le confrère qui fait profession perpétuelle proclame publiquement sa réponse totale et définitive à l'appel du Christ dans notre Institut ». En préparation de cet engagement à vie, l'article 67.3 stipule explicitement une « période adéquate de préparation spirituelle intense » pour ceux qui le professeront.

    En réponse à cela, l'assemblée régionale des provinces d'Asie et de RP a décidé d'organiser une préparation conjointe aux vœux perpétuels du 24 février au 16 mars 2024 à la Maison du district de Jakarta, en Indonésie, et une retraite d'une semaine au village d'Erema dans la région montagneuse de Puncak, connue comme un lieu de villégiature d'été à Jakarta.

    Sept stagiaires ont participé à la préparation et à la retraite : Emmanuel Ngemi Lukimi (RP), Rikardus Jaya Gabut (MG-ASI), Wilibaldus Klaudius Koban (MG-ASI), Elson Magan (IND-ASI), Ivan Panistante (IND-ASI), Kornelis Maximinus Benara (IND-ASI) et Valentinus Sirupang (IND-ASI). À la fin de la session, nous remercions sincèrement les organisateurs, qui ont veillé à ce que toute la session se déroule dans une atmosphère de prière, de réflexion et de discernement, ainsi que ceux qui ont prié pour le succès de l'événement.


    Qu'avons-nous appris ?

    L'ensemble de la session de trois semaines a été axé autour des différents aspects de nos vies en tant que religieux CICM, et également la synodalité (Mervin Quiros), l'Église et la pastorale (Kaitanus Saleky), le développement humain et la sexualité (Antonius Hestasusilo), l'évangélisation (Fransiskus Sule), les vœux (Yulius Thomas Claudius), la multiculturalité (Johannes Rudolf Silalahi), l’animation de la retraite et du CST (René Cabag Jr.), la spiritualité et l'histoire CICM et JIPIC (Jonardo Jonel Dalimag),  l'administration CICM (Antonious Harnoko et Hirohito Bolo Jr.) et les finances (Peter Koh).Ci-après je parlerai de certains des points que j'ai retenus de cette préparation.


    La dimension humaine

    Antonius Hestasusilo  a mis l'accent sur l'importance du développement humain, qui offre une excellente occasion de mieux se comprendre soi-même, y compris ses forces et ses faiblesses. En étudiant les aspects psychologiques du développement humain, on peut comprendre des comportements spécifiques, les raisons sous-jacentes derrière les pensées et les actions de chacun, ainsi que les différentes impulsions et désirs qui nous animent tous. Cette connaissance est cruciale pour accomplir notre mission dans la vie.

    La connaissance de soi est fondamentale pour les missionnaires, car elle leur permet de se comprendre eux-mêmes et de comprendre leurs combats, de les accepter et d’y trouver des solutions. On dit souvent qu'on ne peut pas donner ce que l'on n'a pas. Par conséquent, comment pouvons-nous guider les autres dans leur recherche de Dieu si nous ne nous connaissons pas nous-mêmes ?

    Par conséquent, le processus de formation doit nous fournir un accompagnement approprié pour développer de nouvelles compétences et favoriser des relations humaines signifiantes. Si nous échouons dans ce domaine de la formation, cela peut avoir un impact négatif sur les autres dimensions de ma vie.


    La dimension spirituelle

    Fransiskus Sule nous a parlé de l'importance de la prière, de l'Eucharistie et de notre identité sacerdotale en tant que missionnaires religieux CICM. Il a insisté sur le fait que la prière est essentielle à notre vie et qu'elle nous soutiendra toujours lorsque nous collaborons à l'œuvre de Dieu. Par la prière, nous pouvons découvrir la présence de Dieu parmi les hommes et leur culture. Fransiskus Sule nous a également rappelé le rôle de l'Eucharistie dans nos vies en tant que CICM, en soulignant la communion sacramentelle de l'homme avec Dieu, qui finit par devenir un mystique en action. La session a également mis l'accent sur l'importance de notre ministère sacerdotal. Par conséquent, nous devrions donner la priorité à la dimension spirituelle de notre vocation et nous encourager mutuellement à faire de même, car la vie de prière est trop souvent négligée.

    En tant que disciples de Jésus, notre objectif principal devrait toujours être de développer une relation intime avec Dieu. Il nous rappelle que nous ne pouvons porter du fruit que si nous demeurons en lui (Jean 15 :4-9). Cela nous rappelle que Dieu est le maître de la mission et que nous le servons tout simplement. Nos documents soulignent que notre mission consiste à devenir comme le Christ, c’est ce que l'on appelle une spiritualité incarnée.

    Lors de notre retraite, René Cabag Jr. a utilisé des métaphores pour expliquer comment nos vœux ont une influence sur notre ministère et notre mission. Ce fut une excellente occasion pour nous reconnecter à Dieu et pour redécouvrir la dimension universelle de la mission CICM en partageant avec les autres membres du groupe.

     

    Dimension intellectuelle

    Au cours de la session, Yulius Thomas Claudius nous a fait une description détaillée de la signification spirituelle, historique et canonique de nos vœux religieux. Son explication m'a donné une nouvelle compréhension de l'importance de nos vœux pour nous religieux. Cette compréhension nous permet d'être prophétiques dans un monde moderne et pluraliste. Elle nous encourage à nous consacrer à Dieu afin d’orienter le monde vers le Christ.

    Le fondateur de notre congrégation, avec ses premiers compagnons, nous ont laissé un riche héritage spirituel et historique. Tout comme l'ADN, cet héritage a été transmis de génération en génération, et avec l’aide de Jonel Dalimag, nous avons revisité les origines de notre congrégation. Cela nous a permis de réévaluer notre passé, d'apprécier les efforts missionnaires de nos prédécesseurs et de reconnaître aussi les imperfections de notre congrégation. Le Frère Jonel nous a encouragés à persévérer dans l'étude de notre histoire en tant que CICM, afin de mieux cerner notre identité et notre mission.

     

    La dimension communautaire

    Johannes Silalahi a souligné l'importance de tisser des liens entre les confrères CICM, en particulier lorsque l’âge et les différences culturelles et idéologiques menacent de nous diviser. Nous devons aspirer à la fraternité universelle dans la diversité culturelle et dans le soutien mutuel. Vivre dans une communauté religieuse peut être difficile car elle rassemble des personnes d'origines, de cheminements de foi et d'expériences différentes. Cependant, c'est notre vocation, et nous devons accepter ces difficultés en travaillant à la construction de communautés qui sont, non seulement stimulantes, mais aussi épanouissantes.

    Mervin Quiros nous a fait découvrir les trois dimensions de la synodalité : la communion, la participation et la mission. Ces dimensions sont utiles lorsqu'il s'agit de réfléchir au leadership, à la transparence et au dialogue. Hirohito Bolo, Jr. et Antonius Harnoko ont noté également que le leadership et l'administration doivent relever ce défi au sein de la congrégation. Les supérieurs doivent éviter de considérer leur position comme un moyen de contrôle et se concentrer plutôt sur le service d'un auto-renouvellement de la congrégation qui donne sens.

    Cependant, il nous reste à savoir comment nous interagissons avec les autres et comment nous les acceptons. Dans notre monde moderne et pluraliste, nous devrions embrasser « l'altérité de l'autre » comme un outil d'annonce et de célébration. Bien qu'il existe déjà de nombreux documents sur le multiculturalisme, il est essentiel d'évaluer où nous en sommes aujourd'hui et comment ces documents nous ont touchés. Ne sont-ils que des bouts de papier ou sont-ils devenus une réalité ?

     

    Dimension de l'apostolat

    Nous avons une mission à accomplir, ce qui nous oblige à aligner notre engagement envers la mission avec nos ressources financières. Peter Kho insiste fortement sur ce point crucial. Par conséquent, avant de se lancer dans une nouvelle mission, il est sage de considérer ses implications financières et sa durabilité. Avoir une bonne compréhension des conséquences financières peut être extrêmement utile pour planifier et remplir nos engagements missionnaires.

    Les réflexions sur la mission et le rôle de l'Église, la pastorale et l'évangélisation nous aident à comprendre notre appel en tant que membres de CICM. Selon Kaitanus Saleky, la pastorale est un aspect crucial de notre ministère, car elle traite les problèmes au sein du groupe, fournit un soutien et aide à maintenir la continuité de notre mission. Il souligne également l'importance du rôle du pasteur dans l’orientation de la congrégation.

    CST et JPIC ont un rôle important dans la vie et la mission de CICM. René Cabag Jr. et Jonel Dalimag expliquent que si notre mission est avant tout religieuse, nous ne devons pas oublier le rôle humain et social de l'Église. Nous devons répondre aux cris des pauvres, utiliser nos mains pour aider et mettre nos principes en pratique. CST et JPIC sont profondément enracinés dans notre tradition en tant qu'Eglise et congrégation. Ce sont des éléments essentiels de notre mission, et nous avons la responsabilité d'aider à les concrétiser.   

    En tant que CICM, nous devons rester disponibles et flexibles pour remplir notre mission. Une bonne coordination et une bonne collaboration avec les autres congrégations religieuses et le diocèse local sont cruciales. Par conséquent, nous suivons les pratiques de l'Eglise locale pour guider nos actions. Notre objectif est d'aider à l'édification du diocèse local.

    La question de la mobilité pastorale est un aspect crucial et stimulant de l'œuvre missionnaire. Cela va au-delà du simple fait de voyager ou de se déplacer d'un endroit à un autre. C'est pourquoi il est essentiel de relever ce défi au sein de la congrégation. En tant que missionnaires, nous devons être prêts à renoncer à notre confort et à repartir à zéro, même là où les ressources sont rares et où notre présence est nécessaire.

     

    Conclusion

    En repensant aux trois semaines de préparation bien animées à Jakarta, je me sens reconnaissant et béni. Cependant, en tant que l'un des sept stagiaires, je reconnais que la mise en pratique dans notre mission de ce que nous avons appris est un véritable défi. Où en serons-nous dans l'avenir ? Pouvons-nous aller de l'avant et devenir des témoins universels ? Je suis optimiste quant à l'avenir de notre congrégation, car il dépend entièrement de Dieu qui est le maître d’oeuvre.