Père Hubert Peeters: Maître des Novices pour “l’éternité”
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Père Hubert Peeters: Maître des Novices pour “l’éternité”

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Hubert Peeters

Romain Mayuku K., cicm
Missionnaire au Malawi

 

Hubert est né le 3 juin 1903 à Aldeneik, dans le Limbourg, en Belgique. Après avoir terminé ses études primaires à l’école Communale d'Aldeneik, il est allé au collège Sainte-Croix à Maaseik. Le 7 septembre 1921, il entre au noviciat de Scheut. Il a été ordonné prêtre par notre confrère Mgr Egied De Boeck le 21 août 1927. Deux ans plus tard, le 25 septembre 1929,1 il part pour la Chine en bateau où il arrive le 17 novembre.

Le 14 septembre 1930, après un long temps d'étude de la langue, il est nommé curé de la paroisse d’Hun-Yuan dans le vicariat de Datong (Ta-t'ung). En juin 1933, il est nommé curé de la paroisse de Tong Hin Tchoang, dans le vicariat de Datong. En mars 1938, il est fait prisonnier par des soldats japonais et emmené à Hun-Yuan, où il est enfermé avec le père Jozef De Vos (1903-1972). Pendant ces jours de prison, il a beaucoup souffert, d’après un rapport du père Maurits Ingelbeen (1898-1985), supérieur provincial.

En 1939, il retourne en Europe pour un congé normal. Au cours des dix années de sa vie dans les missions de Chine, il s'est consacré de tout son cœur au peuple au milieu duquel il a travaillé. Ils pouvaient compter sur lui, et c'était la source de sa renommée et du respect qu'on lui témoignait. Dans les moments de danger, quand des bandes de brigands assiégeaient les pauvres villageois, il était là. Il était toujours prêt à aider les gens, mais il exigeait aussi qu'ils exécutent scrupuleusement ce qu'on attendait d'eux.

Après son retour en Belgique, il a été affecté Socius au noviciat de Scheut. Le 2 juillet 1941, il devient maître des novices.2  Au cours du mois d'août 1942, le noviciat est transféré à Zuun où Hubert restera jusqu'en 1965. Pendant les six années suivantes, jusqu'en 1971, il est recteur de la maison de Schilde. De 1971 jusqu'à sa mort le 6 novembre 1979, il est resté à Schilde. Il fut inhumé dans le cimetière de la maison de Schilde.

J'ai été son novice du 7 septembre 1963 jusqu'au jour de ma première profession, le 8 septembre 1964. Hubert a pu partager avec enthousiasme ses expériences missionnaires et allumer en nous le feu pour devenir à notre tour des missionnaires dévoués. « C'était un homme qui allait droit devant lui et appelait un chat un chat. Il était dur avec lui-même et le premier à faire ce qu'il demandait aux autres ; il était respecté et apprécié de tous. »3

Il n'hésitait pas à surprendre les novices. Un jour de l'hiver 1963, nous étions quatre ou cinq novices en train de préparer le potager pour la nouvelle saison. Il faisait un froid glacial. Après un moment, Hubert est venu nous rendre visite. Nous l'avons salué et nous a répondu : « Peut-être avez-vous besoin de quelque chose pour vous réchauffer ? » Nous n'avions aucune idée de ce qu'il avait l'intention de proposer. Il s'en alla, revint et tendit à chacun un petit verre qu'il remplit à ras bord de gin !! Nous étions sidérés. Ce geste extraordinaire a montré à quel point il se souciait de nous. Comme on peut l'imaginer, nous avons commencé à travailler encore plus dur, en espérant encore plus de tels gestes de gentillesse...

Dans ses conférences, il a souvent mentionné que nous devrions toujours essayer de vivre en présence du Seigneur Jésus. Je ne comprenais pas très bien ce qu'il voulait vraiment nous dire. Un jour, certains de mes camarades novices montaient en courant dans le large escalier menant au deuxième étage. Il leur dit : « Chers novices, Jésus ne peut pas suivre ! » Ce n'est que bien plus tard, dans les montagnes de Luçon, que j'ai saisi le sens profond de ses paroles.

Un confrère nous donne une bonne description d'Hubert.

Il n'y avait pas de prétention dans sa spiritualité, qui était simple et modérée. Homme de prière, il n'aimait cependant pas les dévotions particulières. Ce qui le frappait par-dessus tout, c'était sa fidélité : fidélité à la Congrégation et à l'idéal missionnaire, fidélité à l'Église avec une vraie dévotion et sans complication. Pas du tout légaliste, il était large d'esprit et compréhensif. Il a toujours su distinguer clairement ce qui est important et ce qui est détails. […]. Il a suivi du mieux qu'il a pu l’événement du dernier Concile et s'est réjoui de l'ouverture et du renouveau, tant que les gens n'exagéraient pas. Il s'opposait à toute excentricité au nom de son amour pour l'Église.4

Pendant un peu moins d'un quart de siècle, il a initié environ 1050 jeunes hommes au mode de vie missionnaire CICM. Un record imbattable, je suppose !

L’« In Memoriam » se termine par les paroles suivantes : « Cher Hubert, obtiens-nous maintenant un peu de ta fidélité et de ta générosité, afin que nous puissions servir l'Église et la Mission avec autant de zèle et d'amour que toi ! »5


André De Bleeker, cicm
Archiviste général

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