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    Mission et sauvegarde de la création

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    Jean PeetersKhonde Ntoto Frederic, cicm
    Missionnaire au Japon

      

    Le monde contemporain est confronté à de nombreux problèmes qui préoccupent particulièrement l'Église. Deux de ces problèmes sont la menace d'une guerre nucléaire et le changement climatique. Les pays dotés de l'arme nucléaire tels que les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Inde, le Pakistan, la Chine et la Russie ont consacré un budget important à la modernisation de leur arsenal. Une telle décision et la banalisation apparemment croissante de la menace d'utiliser des armes nucléaires dans la rhétorique de certains dirigeants ont alarmé de nombreuses personnes dans le monde, y compris le Secrétaire général de l'ONU, sur le risque de destruction nucléaire.

    On craint que la Russie n'utilise des armes nucléaires dans son invasion de l'Ukraine et que l'arsenal de la Chine ne s'agrandisse. Alors que la Corée du Nord a continué à développer ses programmes balistique et nucléaire, la recherche sur le développement nucléaire de pays comme l'Iran, avec ses répercussions possibles dans la région du Moyen-Orient et dans le monde, a été une préoccupation importante pour la communauté internationale. Cependant, malgré la crainte d'une prolifération nucléaire entre de mauvaises mains, le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (1968), communément appelé Traité de non-prolifération (TNP), a été signé par 93 pays et régions et ratifié par 69 d'entre eux. Aucun des pays qui possèdent des armes nucléaires n'a ratifié le Traité.

    La communauté internationale est confrontée à un défi sur le front du changement climatique. La 28ème Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), également connue sous le nom de COP28, s'est tenue du 30 novembre au 12 décembre 2023 à l’Expo City, à Dubaï, aux Émirats arabes unis. Bien que la conférence ait reconnu la nécessité de s'éloigner des combustibles fossiles, elle a été critiquée pour ne pas avoir pris d'engagement clair en faveur de l'élimination progressive ou de la réduction progressive de leur utilisation. La Chine et l'Inde, par exemple, ne se sont pas engagées à tripler leur production d'énergie renouvelable et se sont plutôt engagées dans l'énergie au charbon. Toutes ces incertitudes soulèvent des questions sur le rôle de la mission de l'Église dans un monde menacé par la guerre nucléaire et le changement climatique. Alors que certaines personnes croient que le défi actuel n'est lié qu'à la survie sur une Terre menacée par un changement climatique désastreux, cela peut être trompeur car la paix et la justice font encore partie de la mission de l'Église aujourd'hui.

    Le changement climatique et la prolifération nucléaire ont des répercussions importantes sur le bien-être des populations, y compris sur leur sécurité et leurs droits. La mission de justice, de paix et de gestion de la création, que mène l'Église, fait partie intégrante de la résolution de ces problèmes. Le Conseil œcuménique des Églises l'a formulé comme suit :

    « La paix, la justice et l'intégrité de la création ». L'encyclique Laudato Si (2015) du pape François souligne la nécessité de défendre les personnes en situation de pauvreté et de protéger leur environnement naturel. Pour illustrer l'engagement de l'Église dans la lutte contre l'impact du changement climatique en Amérique latine, un cas mérite d'être souligné ici.

    Le Réseau ecclésial pan-amazonien (REPAM) travaille depuis mars 2015 à la protection des peuples autochtones et contre l'exploitation des ressources naturelles de la région amazonienne. Le REPAM a été créé en 2014 en réponse aux graves préoccupations du pape François et de l'Église latino-américaine concernant les « blessures profondes qui touchent l'Amazonie et ses peuples ».  Le réseau promeut la défense de la vie, de la terre et des cultures de la région amazonienne, et son travail entend :

    • Permettre aux leaders autochtones de se faire entendre sur la scène mondiale.
    • La formation de leaders communautaires et d’agents pastoraux à leurs droits humains et environnementaux.
    • Soutenir les affaires de la défense des droits de l'homme.
    • Protéger les tribus de l'Amazonie.
    • Affirmer leur droit de vivre sans être dérangés.

    Par exemple, en septembre 2018, le REPAM a conduit une délégation à la rencontre de l'Union européenne avec deux leaders autochtones du Brésil pour rendre compte des violations des droits sur leurs territoires. Les dirigeants se sont également exprimés à l'ONU en avril 2018 sur les violations des droits de l'homme et la destruction de l'environnement au Pérou et au Brésil. Le REPAM est un exemple concret d'engagement visant à promouvoir JPIC en travaillant avec les communautés locales et en leur donnant les moyens d'agir. Bien que le contexte de l'Amazonie soit très différent du nôtre, nous pouvons entreprendre diverses initiatives avec nos communautés locales.

    Lors de la session JPIC qui s'est tenue en mars 2023 à Rome, j'ai été particulièrement impressionné par la manière dont les confrères de Belgique, ainsi que d'autres congrégations et organisations, ont réussi à influencer l'Union européenne sur une affaire concernant les droits des migrants. Bien que la prolifération non nucléaire et le changement climatique soient des questions importantes qui peuvent sembler au-delà de nos capacités, il existe des moyens possibles de contribuer aux efforts du monde si la volonté existe. Par exemple, nous pouvons travailler avec les communautés locales pour les sensibiliser ou les responsabiliser. Nous pouvons également participer à des réseaux religieux qui s'impliquent activement dans la lutte pour les mêmes questions ou soutenir financièrement, matériellement et moralement des organisations locales et internationales qui font le même travail. Lors de l'une de nos réunions ici au Japon en tant que comité de district de JPIC, j'ai été impressionné par la façon dont un membre du comité a mentionné à plusieurs reprises la question de la non-prolifération et a soutenu le travail des organisations impliquées dans ces questions, telles qu'Amnesty International, qui travaille sur les questions des droits de l'homme.  §