Jan van der Burght (1934-2020)
Né à ’s-Hertogenbosch (Hollande) le 21 janvier 1934
Premiers vœux le 1er mai 1954
Missionnaire aux Pays-Bas
Décédé à Teteringen (Hollande) le 30 septembre 2020
à l’âge de 86 ans.
L’Évangile pendant le service funèbre était l’histoire de la mort et de la résurrection de Lazare (Jn 11, 11-17). La méditation qui suit part de ce thème : « Notre frère est mort, Seigneur ». La mort de Lazare a apporté une grande tristesse dans le cœur de ses sœurs Marthe et Marie, qui ont dû le regretter. C’est ce que nous, Scheutistes, pouvons dire aujourd’hui : « Frère Jan est mort, Seigneur ». Il n’est plus…
Jan était issu d’une famille de cinq enfants, dont il était l’aîné et le premier à mourir. Les quatre autres enfants disent maintenant aussi avec une grande tristesse : « Notre frère Jan est mort ».
« Mon frère est mort, Seigneur, il n’est plus… » « Il n’est plus », dit la chanson. Oui, Jan n’est plus présent parmi nous comme il l’était auparavant. Mais pouvons-nous et osons-nous croire à ces autres paroles de l’Évangile où Jésus dit : « Celui qui croit en moi vivra éternellement ».
Nous, hommes et femmes, essayons de donner un sens à la vie et à la mort. Nous sommes confrontés à notre finitude, à la maladie et à la mort. Et à ce propos, nous pouvons certainement apprendre beaucoup de Jan.
Nous pouvons dire qu’il a fait preuve de beaucoup d’attentions et de soins dans sa vie. En plus des tâches ménagères qu’il a effectuées au fil des années, il a été cuisinier pendant sept ans, d’abord dans notre communauté de Nimègue, puis celle De Lutte. Il était très soucieux du bien-être de ses confrères malades et vieillissants. Jusqu’aux dernières heures avant leur mort, il a soigné, accompagné et soutenu de nombreux confrères, avec la sœur Hieronyma. J’étais là lorsqu’il s’est occupé pendant des mois de la longue et douloureuse maladie de notre confrère Gerard Jacobs qui était revenu de la mission avec un cancer des os.
Il faisait tout dans les détails les plus simples, mais importants détails : s’assurer que la personne malade ait toujours quelque chose à manger et à boire. Jan s’est occupé de tout ce dont la personne malade avait besoin. Et Jan l’a fait jusqu’à la fin. Les dernières choses qu’il pouvait faire, comme humidifier les lèvres, Jan les a faites. C’était dans sa nature. Il avait une forte capacité à sentir comment il pouvait prendre soin des autres.
Quand il était Conseillé de la Province de NL (1972-1995) et Économe de Sparrendaal à Vught (1969-1998), Jan s’est montré un homme compétent et prudent. En dehors de ses soins aux malades, Jan rendait régulièrement visite aux confrères qui étaient accueillis et soignés en dehors de Sparrendaal et il les suivait de près. Tout le monde n’a pas apprécié cela. Certains trouvaient Jan curieux et dérangeant et d’autres ont eu des difficultés à l’accepter.
Jan, cependant, s’en tenait à sa façon de faire et ne voulait pas donner ou laisser quoi que ce soit aux mains d’autres. Sa mission à Scheut a été de rendre service. Ce que nous pouvons et devons dire de lui, c’est qu’il était serviable. Il était prêt pour les autres. C’est ainsi qu’il a servi la Congrégation et les confrères. Toutes ces années, il fut au service de Scheut dans les maisons et les communautés des Pays-Bas. C’est surtout à Sparrendaal, à Vught, qu’il a reçu des confrères et des visiteurs. Tous les visiteurs connaissaient le Frère Jan et Jan connaissait les visiteurs par leur nom.
Il a fait son travail de tout son cœur et de toute son âme. Il n’a jamais travaillé comme missionnaire hors de son pays. Cela lui faisait mal lorsqu’un confrère, qui ne le connaissait pas, lui demandait : « Où as-tu été pour la mission ? Jan avait du mal à répondre à une telle question et il en a souffert, comme s’il n’avait été qu’un missionnaire de second ordre.
Jan était, je vous l’ai déjà dit, habitué à s’occuper des autres et à s’occuper de la maladie et de la mort des autres. Jan, en revanche, avait plus de problèmes à accepter son propre vieillissement et sa propre maladie. Je pense qu’il lui était très difficile d’accepter sa santé faiblissante et ses limites. Pendant longtemps, il a eu des problèmes de santé, en particulier aux pieds et n’a guère cherché à se faire soigner. Cette attitude a continué même lorsqu’il était déjà beaucoup plus malade que l’on pensait.
“Mon frère est mort, Seigneur… Il n’est plus”. Jan a mené son combat. C’est vrai. Et il l’a fait jusqu’à ce qu’il ne puisse plus être capable de continuer de servir les autres et qu’il abandonne toutes les choses dont il s’occupait si fidèlement.
Sa vie de service est terminée. Jan a travaillé avec les talents que Dieu lui a donnés. Nous pouvons dire avec une grande confiance que Jan, à son arrivée à la porte de Pierre, a entendu la voix de Dieu : “Tu as été fidèle dans la gestion de tes talents. Viens dans la maison de ton Seigneur”. ■par Henk Kaal