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    Ceux qui nous ont quittés

    Lode Wostyn

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    Frederic Vital Mees smallLode Wostyn (1937-2020)

     

    Né à Tield (Belgique) le 17 octobre 1937
    Premiers vœux le 8 septembre 1960
    Ordonné prêtre le 4 août 1963
    Missionnaire aux Philippines et en Belgique
    Décédé à Torhout (Belgique) le 2 octobre 2020 à l’âge de 82 ans.


    Le Père Lode était le fils aîné d’une famille de huit enfants. Il a fait les hu­manités au Collège Saint-Joseph de Tielt, où il a excellé en tant qu’étudiant et champion-coureur du 400 mètres. En 1956, il se rend au Grand Séminaire de Bruges, d’où, après un an de philo­sophie, il est envoyé à Louvain pour obtenir une candidature en biologie. Il obtint son diplôme avec une grande distinction, mais Lode décida alors de devenir missionnaire de Scheut.

    Après des études de théologie à Scheut et Louvain, Lode est envoyé à l’Université catholique de Lyon par ses Supérieurs pour obtenir une licence et un doctorat en théologie. Le Concile Vatican II avait déjà commencé et avait une influence majeure sur sa pensée et ses actions.

    En septembre 1968, il se rend aux Philippines, en passant par les USA pour un bref cours d’anglais. Arrivé aux Philippines, Lode est d’abord devenu professeur au Séminaire San Carlos de Manille, puis à la Maryhill School of Theology et à d’autres instituts de théo­logie. Il devient plus tard directeur de l’Institut de Philosophie et de Religion de l’Université Saint Louis de Baguio. En 2015, le Père Lode rentre définiti­vement en Belgique.

    Permettez-moi d’essayer de décrire qui était le Père Lode. Être mission­naire, religieux et prêtre était sa voca­tion. Il voulait vivre cette vocation en tant que théologien et professeur de théologie. Il était à l’aise avec de nom­breux thèmes de théologie, de la théo­logie de la libération à la missiologie. C’est surtout la Christologie et l’Ecclé­siologie qui le fascinaient le plus. Nous pouvons dire avec une grande certitude que Lode a passé toute sa vie à poser la question que Jésus a posée à ses dis­ciples : « Qui dites-vous que je suis ? ».

    Lode était très critique et n’aimait pas les théories pieuses et sentimen­tales. Jésus et l’Église lui tenaient au cœur. Malheureusement, il n’y a tou­jours pas d’Église parfaite. Est-ce peut-être pour cela qu’il se considérait comme le « angry theologian », le « théologien en colère » ? Pourtant, son enthousiasme a inspiré des centaines de laïcs, religieux et séminaristes à mieux connaître Jésus et à faire de l’Église quelque chose de beau.

    Un ancien collègue dressait de lui le portrait qui suit : un disciple fidèle de Jésus de Nazareth et du Royaume de Dieu, serviteur de l’Église des Pauvres, de bonne humeur, agréable et bon ami de collègues et d’étudiants, auteur de nombreux livres et essais sur la théolo­gie. Un ancien étudiant a écrit : « Merci père Lode pour vos connaissances et votre passion et pour avoir été simple­ment vous-même en tant que profes­seur de théologie. Merci d’avoir été si professionnel, et aussi pour les nom­breuses anecdotes et l’ambiance que vous avez toujours créée au cours de vos leçons.

    Mais Lode était plus que le profes­seur de théologie. En tant que mis­sion­naire, il voulait être proche du peuple. Arrivé aux Philippines, il n’a ménagé aucun effort pour comprendre et parler le Tagalog, la langue nationale des Philippines. Il était fier d’enseigner dans la langue nationale. Son excel­lente connaissance du Tagalog le rap­prochait des gens et lui permettait de communiquer avec eux. Pendant les weekends, il a aidé nos confrères des paroisses autour de Manille et a parti­cipé aux célébrations eucharistiques en Tagalog. Pendant les longues vacances d’été, il aimait visiter des confrères dans les postes de mission éloignés dans les montagnes. De cette façon, il a appris à connaître l’âme des Philippins, ce qui lui a également profité en tant que professeur.

    Au cours d’une période sabbatique en Amérique, Lode s’est intéressé au massage suédois. En fait, cela ne nous surprend pas parce qu’il a toujours été sportif. Il est devenu un professeur pas­sionné de massage. Il a formé des di­zaines de personnes aveugles aux tech­niques du massage suédois. Lode a per­mis à de nombreuses personnes aveugles des Philippines d’avoir une profession et une source de revenus grâce au massage. Je me souviens qu’il m’a partagé comment les mots d’ap­préciation des aveugles en larmes l’avaient touché. Même si Lode pouvait parfois être dur et même irascible, il avait un grand cœur reconnaissant. À un confrère de passage en Belgique qui lui rendait visite à Torhout l’année der­nière, il a dit : “Ils prennent tellement bien soin de nous ici dans la maison.”

    Avec tristesse, mais aussi avec gra­titude, nous disons au revoir au Père Lode, l’athlète qui est devenu théolo­gien, le jeune séminariste diocésain qui est devenu Scheutiste, le missionnaire qui a parlé et écrit sur Jésus tout au long de sa vie. ■

    par Werner Lesage and Luc Colla