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    Ceux qui nous ont quittés

    « Vous êtes le sel de la terre ! »

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    Melanio Michael Reyes

    Philippe de Rosen, cicm
    Missionnaire en Belgique

     

    Quand Jésus parle, il a souvent devant les yeux quelque chose qui lui sert de matériel didactique.

    Les Exégètes font l’hypothèse qu’il voit à ce moment des gens qui détruisent un ancien four à pain pour répandre les déchets dans les ornières de la route provoquées par l’érosion. De là sa remarque en fin de phrase : « Quand le sel se dénature il n’est plus bon qu’à être jeté dehors et piétiné par les hommes ».

    En effet, les fours à pain, à l’époque de Jésus, étaient fabriqués avec des blocs de terre mélangés avec le sel de la mer morte ; ces blocs font office de pierres réfractaires: ils avaient remarqué que le sel permettait d’accumuler la chaleur dans le four et ensuite, le feu étant retiré, de cuir les pains sans les bruler.

    Le chrétien par le baptême reçoit le feu de l’Amour de Dieu : s’il a en lui le SEL de la foi il peut accueillir le feu de l'Esprit de Dieu et ainsi le rayonner ensuite autour de lui.

    Le sel perdait sa force d’accueillir le feu, ainsi les fours étaient détruits, mais pouvaient servir à consolider les chemins abîmés par l’érosion... et étaient donc piétinés par les gens, comme dit Jésus dans l’évangile...

    Gardons le sel de la foi et nous rayonnerons autour de nous l’Amour que Dieu a déposé dans nos cœurs (Mt. 3, 17 : traduction liturgique)

    Le sel dans le passé était aussi employé pour conserver les aliments, quand on n’avait pas de frigo. Le sel CONSERVE.

    Le sel peut alors aussi être signe de fidélité, d’incorruptibilité (=quelque chose qui ne se gaspille pas) : ainsi la Bible parle d’une Alliance de sel.

    Le sel est aussi ce qui sert à donner du goût à la nourriture : les chrétiens sont appelés à donner du goût à la vie : à donner cette touche indispensable à la vie en société : le don de soi, le service des autres. Par l’amour nous transformerons le monde.

    Message sur Internet (2003)

    Copyright : Association Apostolat Sainte Thérèse

    « Je prends un exemple pour montrer comment notre ignorance du milieu palestinien nous rend une parabole obscure. Je parle de la parabole du SEL: "Vous êtes le sel de la terre" (Mat 5,13), et dans une autre forme en Marc 9,50 et Luc 14, 34-35 : "vous êtes le sel de la terre si le sel perd sa saveur avec quoi le salera-t-on? Il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes".

    " Si le sel perd sa saveur !" Vous connaissez un sel qui n'est plus salé? Cela n'existe pas; à quoi cela fait-il allusion? Et pourquoi dire que ce sel, on le jette par terre et qu'on marche dessus?

    En général, les Pères de l'Eglise ne connaissaient pas la Palestine. C'étaient des grecs et ils avaient un mépris profond pour les civilisations barbares. Ils ont dit des tas de choses sur le sel: le sel c'est ce qui conserve les aliments, c'est ce qui empêche de pourrir. En fin de compte on n'a jamais compris ce que Jésus voulait nous dire quand il a dit: "Vous êtes le sel de la terre". Et puis, il y a une trentaine d'années, un sociologue suisse est allé s'établir dans un petit village de Palestine, dans la région d'Hébron pour faire une étude de sociologie sur les coutumes de la vie bédouine palestinienne. Un jour il rencontre des enfants qui, sur un chemin, piétinaient, cassaient des plaques de sel, ils foulaient au pied le sel.

    Il leur dit: "Qu'est-ce que c'est que ce sel ?" - "C'est le sel du four" répondent-ils.

    [Pour le dire en passant, il y a encore un problème philologique ici, - en araméen "sel du four" est à peu près le même mot que "sel de la terre", parce que "four" et "terre" c'est à peu près le même mot (arsa)].

    Le savant leur dit : "qu'est-ce que c'est que ce sel du four ?" - Ah bien...ça brûlerait pas si on ne mettait pas de sel".

    En Palestine, il y a très peu de bois et dans les villages arabes le combustible le plus utilisé pour la cuisine, c'est la bouse de chameau. Mais la crotte de chameau, je ne vous conseille pas de prendre cela comme moyen de chauffage parce cela brûle très mal. Aussi, ils mettent du sel, mais pas du sel ordinaire, le sel de la mer morte, très riche en chlorure de magnésium. Notre sociologue a pris un de ces morceaux de sel et l'a envoyé à un de ses amis qui était chimiste pour qu'on étudie ce sel et qu'on voie dans quelle mesure ce sel pouvait aider la combustion. On a découvert que c'était un catalyseur qui permettait de faire du feu avec des choses qui brûlent mal, avec beaucoup moins de bois qu'il n'en faut d'habitude. D'après la Bible, au Temple de Jérusalem, on faisait parfois des holocaustes avec 12 taureaux. Vous vous représentez ce qu'il fallait comme bois [ Et le rituel pour l'holocauste dit qu'il faut "saler" les victimes pour le feu (Ez. 43,24. Lev. 2,13) ], c'est pour que cela brûle avec moins de bois. Et St Marc nous dit que : "tout homme sera salé pour le feu" 9, 50 – cfr TOB note c

    "Salé pour le feu". Qu'est-ce que cela veut dire? Cela prend un sens quand on s'aperçoit que dans la Palestine d'alors on devait utiliser le sel pour faciliter la combustion. Et vous vous rappelez aussi que Jésus a dit : "Je suis venu mettre le feu sur la terre qu'est-ce que je veux sinon qu'il prenne? (Luc 12, 49). Si vous mettez cela à l'arrière-plan qu'est-ce que Jésus veut nous dire quand Il nous dit :"Vous êtes le sel de la terre ?"

    Eh bien, c'est une des plus belles définitions de l'apostolat : vous êtes les catalyseurs.

    Le feu, c'est l'action de Dieu, c'est l'Esprit ;

    La tâche de l'apôtre, ce n'est pas d'être le feu, mais c'est d'être celui dont la présence permet au feu de s’étendre, de se propager… Il attise le feu.

    L'apôtre c'est cela. C'est quelqu'un dont la présence permet au feu de l'Esprit de prendre, à la Parole de passer.

    J'ai longuement développé cet exemple parce qu'il me paraît être très instructif de ce que l'archéologie, de ce que l'étude du milieu peut apporter pour comprendre une parabole qui nous était une lettre fermée. »

    Le chrétien par le baptême reçoit le feu de l’Amour de Dieu : s’il a en lui le SEL de la foi il peut accueillir le feu de l'Esprit de Dieu et ainsi le rayonner ensuite autour de lui.

    Le sel perdait sa force d’accueillir le feu, ainsi les fours étaient détruits, mais pouvaient servir à consolider les chemins abîmés par l’érosion... et étaient donc piétinés par les gens, comme dit Jésus dans l’évangile...

    Gardons le sel de la foi et nous rayonnerons autour de nous l’Amour que Dieu a déposé dans nos cœurs (Mt. 3, 17 : traduction liturgique)

    Dieu a déposé en nous son Amour, son Feu. Comment l’entretenir ? Comment puis-je être ce sel qui permet à cet amour de rayonner ?


    Immagine P97