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    Chisankhwa: ils ne cheminent pas seuls

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    Yogkim Kraeng Kirang

    Père Yogkim Kraeng Kirang, cicm
    Missionnaire au Malawi

     

    Alors que nous vivons jour après jour et instant après instant, le temps passe vite. Cela fait 3 ans que nous avons commencé à la paroisse du Cœur Immaculé de Marie – Chisankhwa (Malawi). En mai 2021, le P. Aubrey Sumbukeni et moi-même avons emménagé dans la maison des prêtres à la paroisse de Chisankhwa. Il y eut beaucoup d'événements au cours de ces 3 dernières années ; à travers des hauts et des bas, nous continuons à cheminer ensemble pour témoigner de l'Évangile dans un monde en mutation (le thème de notre dernier Chapitre général) et pour développer la présence du Royaume de Dieu ici et maintenant à Chisankhwa.

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    Paroisse du Cœur Immaculé de Marie - Chisankhwa

     

    En repensant à ce que nous avons vécu à la paroisse de Chisankhwa, j'aimerais en savoir plus sur ce que pensent les chrétiens de notre cheminement et sur ce que nous devrions faire à l'avenir pour améliorer notre paroisse. Ainsi, j'ai interviewe des paroissiens (un assistant de catéchiste, une présidente d'un poste éloigné et un membre de la chorale) pour avoir un aperçu de ce qu’ils pensent de notre cheminement en équipe dans la paroisse de Chisankhwa.

    Dominic Nkhata

    Dominic est assistant de catéchiste depuis 2 ans. Il vient d'une famille catholique, il est également directeur de l'école primaire catholique Kasisi. En tant qu'assistant catéchiste, il a surtout remarqué que la célébration des sacrements s'est beaucoup améliorée, car il était difficile de rencontrer un prêtre plus d’une fois par an. La présence de la paroisse de Chisankhwa a augmenté la foi des chrétiens, car auparavant de nombreux chrétiens n'allaient pas à l'église et de nombreux lieux de prière catholiques restaient vides le dimanche.

     

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    Dominic Nkhata avec sa femme et sa dernière fille

     

    Dominic a mentionné que certains des grands problèmes ici sont le manque d’enseignement, de leadership et de catéchèse pour les chrétiens. La visite des prêtres dans les postes éloignés le dimanche a eu un grand impact sur la vie spirituelle des fidèles. Auparavant, ils ne connaissaient pas grand-chose aux sacrements dans l'Église catholique, mais maintenant, certains demandent même le sacrement de la réconciliation avant la messe. Il était difficile d'avoir des gens pour assister aux réunions pastorales, mais maintenant beaucoup de gens sont prêts à y participer parce qu'ils veulent en savoir plus sur la foi catholique et aussi pour améliorer leur paroisse ou leur poste éloigné.

    En tant qu'enseignant, l'éducation est sa principale préoccupation, c'est pourquoi il considère que la catéchèse devrait devenir une préoccupation importante pour l’avenir proche de la paroisse de Chisankhwa. Une bonne formation est la base d'une bonne catéchèse et certains paroissiens ne sont vraiment pas instruits. Il a apprécié ce que la paroisse de Chisankhwa a fait pour ériger la nouvelle école primaire St. Charles, ainsi que pour réparer et rénover d’autres écoles primaires catholiques de la paroisse de Chisankhwa.

    Mama Nalungwe

    Mama Nalungwe est une femme présidente d’un poste éloigné de Chisankhwa. Elle a été baptisée dans l'Église catholique en 2007. Elle remarque que Chisankhwa n'était qu'une brousse ; la présence de la paroisse et de la mission de Chisankhwa ont permis quelques développements, comme l'école primaire St. Charles et la clinique St. Cynthia. Cela fait de Chisankhwa un endroit plus attirant qu'auparavant. Au début, elle dit que beaucoup de chrétiens ne savaient pas quoi penser de la présence de la paroisse. Avant de devenir une paroisse, ils ne recevaient qu'une ou deux fois par an la visite d'un prêtre. Depuis que les prêtres ont commencé à vivre à Chisankhwa, les chrétiens se demandaient ce qu’ils pourraient faire chaque jour et chaque dimanche pour leurs prêtres. Il leur a fallu du temps pour prendre conscience de ce que signifie une paroisse. L'un des problèmes au cours des premiers mois fut la subsistance des prêtres. Ils s'en plaignaient parce qu'ils devaient maintenant fournir de l’aide tous les dimanches alors qu'auparavant, c'était juste une ou deux fois par an. Cependant, peu à peu, ils ont réalisé que l’établissement de la paroisse est aussi une bénédiction et une responsabilité.


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    Mama Nalungwe (au centre) avec son mari et ses nièces

     

    Elle nous a dit qu'il y a deux points dont nous devrions nous occuper pour améliorer notre paroisse. Le premier est le travail d'équipe. La collaboration est encore un problème pour les paroissiens de Chisankhwa.  

    C'est pourquoi elle a suggéré que les prêtres accordent plus d'attention à cette question pour encourager l'esprit du travail en équipe. Le deuxième est la catéchèse. Il faut plus de cours de catéchèse pour renforcer notre foi catholique.

    Gethu Mathilda

    Gethu Mathilda est une mère célibataire avec une fille. Elle est membre de la chorale paroissiale et de la Légion de Marie. Elle n'est pas capable de marcher, mais son handicap physique ne l'empêche pas de participer aux activités paroissiales. Elle fut très heureuse lorsque Chisankhwa est devenue une paroisse parce qu'elle pouvait maintenant assister et chanter à la messe chaque matin. Elle aime chanter pendant la messe parce que cela lui rappelle son séjour au couvent des sœurs pendant son enfance.

     
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    Gethu Matilda

     

    Elle dit que le christianisme s’est développé à Chisankhwa depuis que c’est devenu une paroisse. La foi chrétienne et le développement à Chisankhwa ont changé au-delà de ce qu'elle pouvait imaginer. Elle rend vraiment grâce à Dieu en raison de la présence permanente des prêtres qui ont un impact significatif sur la vie des habitants de Chisankhwa.

    Elle espère qu'à l'avenir, la paroisse ou la mission pourra ériger une école secondaire, afin que la future génération de Chisankhwa puisse recevoir une meilleure éducation. Elle a également déclaré que la paroisse et la mission ont beaucoup contribué au développement de la foi catholique et le développement humain. Cependant, l'éducation est encore médiocre à Chisankhwa et l'aide de la paroisse et de la mission sont donc vraiment nécessaires. 

    Ils ne cheminent pas seuls

    Cela me fit du bien d'entendre ces histoires encourageantes de la part de chrétiens après ces entretiens. La paroisse de Chisankhwa et notre présence ont touché leur vie. D'autre part, leur accueil et leur soutien encouragent la mission. Peut-être que nous ne pouvons pas leur donner grand-chose pendant notre mission ici, mais au moins, ils savent et se rendent compte qu'ils ne cheminent pas seuls vers le «Royaume de Dieu ».   §


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    École primaire Saint Charles - Chisankhwa