L’Incarnation du Verbe inspire nos engagements dans la tâche missionnaire de l’Église.
Jésus-Christ, « lui qui est de condition divine n’a pas considéré comme une proie à saisir d’être l’égal de Dieu.
Mais il s’est dépouillé, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes » (Phil. 2,6-7). Constitutions CICM, art. 12
Joyeux Noël et Heureuse Année 2022
Noël n’est pas une histoire passée, c’est une actualité brûlante !
Dans notre cours sur le rite d’initiation chrétienne, catéchuménat des adultes, j’avais l’habitude de donner aux participants un polycopié avec le titre : qui est Jésus-Christ ? Une quinzaine de questions ou d’affirmations ! Les participants devaient cocher V (vrai) ou F (faux) dans la case devant. L’une de ces questions est la suivante : À Noël, nous célébrons l’anniversaire de l’Enfant Jésus. Vrai ou Faux ? Plus de personnes que je ne l’avais prévu — catéchumènes et parrains — ont répondu sans aucune hésitation : vrai !
Je ne nie pas que Noël soit aussi l’anniversaire de l’Enfant Jésus. La question est de savoir si le « Vrai » est suffisamment vrai ! En disant simplement qu’à Noël, nous célébrons l’anniversaire de l’Enfant Jésus, nous semblons pratiquer l’« archéologie », en regardant en arrière, il y a quelque 2000 ans. Tout cela s’est passé il y a bien longtemps. C’est de l’histoire. C’est peut-être l’impression que l’Église donne d’elle-même : histoire, gloire fanée. Nous sommes tellement occupés à célébrer des anniversaires comme si nous regardions dans notre passé avec nostalgie et… apitoiement, avec découragement et inertie. Il n’y a rien de mal à célébrer le passé, à condition qu’il nous propulse vers un nouvel avenir. Ce qui était possible dans le passé peut l’être donc aussi aujourd’hui ! Noël n’est pas une histoire passée, c’est une actualité brûlante ! Pour nous, CICM, Noël doit être une célébration spéciale, car nous sommes dédiés au Verbe Incarné (Constitutions, arts. 12-16).
Limiter Noël à la célébration de l’anniversaire de l’Enfant Jésus signifie le réduire à une certaine sentimentalité. Comprenez-moi bien. J’aime les paroles de Noël : Silent Night. J’aime les chanter sur ma flûte à bec. Mais nous ne devons pas oublier que l’anniversaire de l’Enfant Jésus — avec le recul — est devenu le tournant le plus important de l’histoire !
Les gens qui ont pris conscience de la présence de Dieu dans l’histoire de l’humanité ont découvert qu’il s’agissait de l’une des plus grandes révolutions de tous les temps : Emmanuel : Dieu avec nous ! De loin, trop de gens voient la foi en termes d’existence de Dieu. Ce n’est pas chrétien ! La foi, c’est d’abord et avant tout la présence de Dieu. Et là où Dieu est présent, là, la vie est changée. On ne peut pas accepter la présence de Dieu, la présence tangible de Dieu et rester inchangé. Dans les Évangiles, nous le voyons à maintes reprises. En présence de Jésus, la transformation a lieu : proclamer la liberté aux captifs, la vue aux aveugles, libérer les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur (Lc 4, 18).
Extrait des réflexions du Père Frans De Ridder, cicm, Missionnaire à Taïwan