Fransiskus Xaverius Gambur (1989-2024)
Né à Anam-Manggara (Indonésie)
le 8 février 1989
Vœux religieux le 2 février 2024
Ordonné prêtre le 27 juillet 2024
Missionnaire au Congo-Kinshasa
Décédé à Labuan Bajo, Indonésie
le 10 octobre 2024, à l'âge de 35 ans.
Appelé Safrin par tous les confrères depuis Sang Tunas Pondok Bambu à Jakarta, Il était mon ainé à un an près. L’ouverture et la simplicité sont les deux caractéristiques qui nous frappent en lui à chaque rencontre. Il était actif dans le travail manuel et le sport, il a aussi été courageux dans sa vie d’apôtre. Il avait exprimé ouvertement qu’il ne pourrait pas trop bien s’épanouir dans les études mais il s’est donné pleinement dans les autres aspects de la vie religieuse. Tous seront d’accord quand nous disons que Safrin était sociable et toujours disponible pour aider et travailler avec les autres.
Après avoir terminé sa formation théologique au Cameroun en 2020, il avait été d’abord destiné à la Belgique pour la mission. Mais, pour quelques raisons et après sa propre réflexion, pendant le confinement du COVID en Indonésie, il a reçu sa nouvelle destination de mission à la province de Kinshasa. Angelinus Fianto et moi, qui étions destinés à KIN, nous avons appris la nouvelle avec joie : nous nous sommes dit : « Très bien : maintenant nous sommes trois comme pionniers indonésiens, pour la mission à la province de KIN, » et lui nous répondit en blaguant, « Bravo CICM, maintenant nous sommes ensemble de la même promotion pour continuer la mission ici au Congo. »
Il n’a pas changé ses bonnes qualités : même s’il est arrivé un peu plus tard après nous, après quelques visites pour connaître et comprendre la mission à Kinshasa, on lui a demandé de partir dans une paroisse CICM pour apprendre le Lingala. Avec le Père Carlos Rommel à Bumba, il a commencé son apprentissage de Lingala avec un enseignant et ses amis proches. Nous savons que cette paroisse n’est pas le lieu idéal pour apprendre le Lingala. Mais nous avons entendu que grâce aux efforts de Safrin et l’aide des autres, depuis le curé jusqu’à tous ces gens de bonne volonté, il a pu bien étudier et comprendre cette nouvelle langue. En plus, les paroissiens aimaient Safrin, sa proximité avec les jeunes, les enfants et les petits (pauvres). Son départ a bien marqué la vie des paroissiens même s’il n’y avait vécu que quelques mois.
Après son apprentissage de Lingala, il a été nommé comme responsable-collaborateur. d’abord dans la pastorale bien connue de « Bondeko » avec notre confrère évêque Mgr Philippe Nkiere. Safrin a accompagné les enfants dans cette structure ainsi que les enfants de la rue avec cette pastorale particulière de ladite structure. Safrin qui se donne honnêtement et humblement aux autres attire leur amour et leur bonne volonté.
Malheureusement, Safrin a dû changer de mission. Il a été envoyé à la paroisse Saint Kizito, lieu connu comme un « point chaud. » Avec le même zèle, il y est parti. Pas besoin de quelques semaines, il s’est bien intégré dans les groupes pastoraux de la paroisse surtout avec les jeunes et quelques groupes de prière d’adultes. Nous avons pu constater le grand amour des paroissiens depuis son ordination diaconale jusqu'à son ordination presbytérale. Les paroissiens ont beaucoup travaillé pour cette fête de telle sorte que nous disions que Safrin était bien aimé et reconnu comme enfant de la paroisse. Après cela, il est parti pour son congé en Indonésie, où il a passé son temps en famille qui lui a aussi manifesté toute sa joie.
Le 6 Octobre 2024, il a perdu conscience et la famille l’a porté à l’hôpital Siloam de Labuan Bajo. En tant que frère d’ordination, le provincial de ASIA m’a demandé de partir pour accompagner la famille dans ces moments difficiles. Après avoir reçu le billet, je suis parti pour Labuan Bajo le 10 Octobre 2024 et y suis bien arrivé à midi. Avec la famille qui est venu me prendre à l’aéroport, nous sommes directement partis à l’hôpital. Mais, lorsque je suis descendu du véhicule, quelqu’un est sorti et, en me voyant, m’a salué en disant, « Safrin n’est plus. » Au même moment, le téléphone dans ma poche a vibré et j’ai compris que la nouvelle était déjà répandue. Je n’étais plus venu pour accompagner la famille seulement mais accompagner directement mon confrère jusqu'à sa dernière demeure sur cette terre. Après quelques temps quelques confrères sont aussi venus pour représenter CICM, en particulier le provincial de ASI. Tout s’est bien passé depuis la préparation et l’inhumation dans le terrain de la famille à quelques mètres de la maison familiale.
Nous avons passé quelques jours avec la famille dans le partage de la foi et les encouragements. « C’est vraiment une grand épreuve de célébrer au même endroit la messe des funérailles de notre cher enfant, Safrin, juste après avoir célébré dans la joie et l’action de grâce son ordination sacerdotale » disaient beaucoup de membres de la famille. A cette occasion, j’ai eu la chance de partager un peu de mon expérience et mon admiration pour Safrin, mais j’ai aussi pu dire : « Nous ne devons pas nous poser trop de questions devant la mort, il n’y a que le silence, la peine de la séparation et la tristesse, mais nous devons nous poser la question : combien de bonnes choses pouvons-nous savoir et nous rappeler de Safrin ? Il est pour moi, le grand missionnaire toujours disponible et brave malgré ses faiblesses comme homme : Il s’est donné et il a bien terminé la mission de Dieu ; prions donc pour lui et pour nous-mêmes qui sommes encore en pèlerinage. » §
- Stevanus Pardamean Mok