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    UNE QUESTION DE COMPORTEMENT

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    Rex SalvillaRex Salvilla, cicm
    Vicaire général

     

    Lorsque j'étais économe provincial de la province de RP, j'ai rendu visite à un confrère dans une paroisse. Il était en train de construire un bâtiment dortoir à plusieurs étages pour les enfants de l'école primaire. La structure principale était achevée à 70%, mais personne ne savait quand et comment elle pourrait être achevée. Il n'était pas nécessaire d'être un ingénieur en construction pour constater que la structure présentait un risque pour la sécurité. C'était une source d'inquiétude pour toute personne sensée. Je lui ai demandé s'il avait un permis de construire, un permis pour l’installation électrique, un permis pour la plomberie, etc. Rien. Je lui ai demandé s'il avait prévu de lever des fonds lorsqu'il a commencé la construction. Rien. Je lui ai suggéré de ne laisser aucun enfant dormir dans ce bâtiment.

    Je lui ai aussi dit que les adultes pourraient plutôt l'utiliser pour des réunions en cours de journée. J'avais peur qu'un accident se produise. J’avais raison. Quelque temps après, il y eut de fortes pluies au cours d’une soirée. La pente près du bâtiment s'est affaissée. Le bâtiment a été gravement endommagé (et s'est finalement effondré). Heureusement, personne n'y dormait cette nuit-là. Et s'il y avait eu de jeunes enfants à l'intérieur ? Malheureusement, ce manque de planification et le mépris de notre politique CICM, n'est pas un cas isolé dans notre Congrégation. Nous avons tellement de problèmes liés aux constructions et aux réparations. Comme Jésus l'a dit : Qui de vous en effet, s’il veut bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s‘il a de quoi aller jusqu‘au bout ? De peur que, s‘il pose les fondations et ne peut achever, tous ceux qui le verront ne se mettent à se moquer de lui, en disant : “ Voilà un homme qui a commencé de bâtir et il n‘a pu achever ! “  (Lc 14.28-30) La planification et la prévoyance sont cruciales dans nos projets. 

    En tant que missionnaires religieux, notre vie se construit grâce  à un réseau complexe de différents aspects interconnectés. La spiritualité, la vie communautaire, la formation initiale, la formation permanente, les œuvres missionnaires, les œuvres paroissiales et les soins de santé s'influencent mutuellement. Une vie communautaire saine peut avoir un impact positif sur les autres aspects, tandis qu'une défaillance dans un domaine peut avoir des effets néfastes sur les autres. Par exemple, une violation du vœu de chasteté peut saper l'œuvre missionnaire, et un manque d'attention aux soins de santé peut affecter tout le reste.

    Au cours de mes neuf années en tant qu'économe provincial, j'ai vu la Province investir des ressources importantes pour des confrères qui avaient besoin de conseils spirituels, de soins ou de programmes thérapeutiques. Certaines de ces interventions ont été couronnées de succès, d'autres non. Cependant, la clé du succès n'a pas été la réputation de l'institution ou le coût du programme, mais la décision personnelle du confrère de changer pour un mieux. Cet engagement personnel à s'améliorer est la force motrice de tout changement souhaité. Sans elle, aucune intervention coûteuse ne peut apporter le changement souhaité.

    Comme l'indique le Mémo #1 sur la spiritualité (pour la préparation du 16ème Chapitre général) en 2021, la Congrégation apporte son soutien pour nous aider à surmonter nos faiblesses humaines et à rester fidèles à nos vœux. Ce soutien comprend une direction spirituelle, des conseils et, si nécessaire, des programmes thérapeutiques. Cependant, c'est la volonté personnelle du confrère qui détermine en fin de compte sa fidélité à ses vœux. Aucun soutien extérieur ne peut rediriger un confrère sur le bon chemin sans l'Esprit Saint et la coopération délibérée du confrère concerné. Une vie communautaire saine en CICM, avec ses valeurs partagées et son soutien, est un atout précieux pour chacun d'entre nous dans le cheminement pour vivre fidèlement nos vœux.

    Il est de notoriété publique dans la Congrégation que nous envoyons des confrères pour des études plus approfondies. Après avoir obtenu un diplôme, beaucoup se retrouvent en dehors du ministère qui leur avait été destiné au moment de les envoyer poursuivre des études. Certains plans initiaux ont été modifiés, du moins s'il y en a eu. Certaines études ont été prolongées pour diverses raisons valables ou non. Avec le recul, on constate que certains avaient en tête la préparation tacite de quitter la Congrégation.

    Comme je l'ai mentionné, notre vie dans la Congrégation est appelée à être profondément unifiée. Ayant été exposé aux réalités financières de notre Congrégation pendant de nombreuses années, je suis très conscient des répercussions financières des actes répréhensibles, de la négligence, du manque de planification, de la mauvaise gestion et du manque de sérieux. J'ai été témoin de la façon dont les ressources ont été gaspillées. La cause profonde ? Le comportement. Nous ne manquons pas d'intelligence ou de compétences pour obtenir des résultats, mais beaucoup d'entre nous n'ont pas le comportement capable de s'approprier leurs actes, de mettre du cœur dans leur travail. Certains comportements sont simplement conformes à ce qui convient, tandis que le pire est le comportement de quelqu'un qui n'a pas du tout la vocation CICM.

    Les gens ordinaires avec des ressources financières limitées planifient leur vie avec soin. Les personnes responsables ne dépensent pas leur argent pour des bâtiments qui ne peuvent pas être terminés. Ils ne vont pas à l'étranger et ne retournent pas dans leur pays d'origine lorsqu'il y a un problème. De nombreux travailleurs migrants sont confrontés à des défis et résistent contre vents et marées parce qu'ils n'ont pas le choix. Lorsqu'ils entament des études, de nombreuses personnes ordinaires savent où leurs études les mèneront – en tant qu'enseignant, conseiller, homme d'affaires, technicien en informatique, plombier, soudeur ou mécanicien automobile. Ils mettent du cœur dans l'action. Ils mettent en valeur les efforts qu’ils ont fournis.

    Chers confrères, mettons tout notre cœur dans ce que nous faisons. Approprions-nous notre projet missionnaire, nos politiques, notre ministère et les activités spécifiques que nous menons. Ce faisant, nous pouvons éviter la médiocrité et la simple mise en  « conformité », et empêcher le gaspillage de nos précieuses ressources. Visons l'excellence dans toutes nos entreprises.   §


    A A Matter Of Attitude