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    Des Régions et Provinces

    La Communauté est mission

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    Alejandro Ulpindo

    Alejandro Ulpindo, cicm
    Missionnaire aux Philippines

     

    La réflexion suivante est le résumé de mes 20 ans de parcours au sein de CICM, depuis le postulat jusqu'à aujourd'hui (2004-2024). Je n'ai jamais été seul dans mon ministère, qu'il s'agisse d'apostolat ou de mission ; j'ai eu la chance de toujours travailler dans un contexte communautaire. Ainsi, j'ai cheminé avec des confrères talentueux et enthousiastes. De leur caractère et de leur passion, j'ai appris à apprécier leur singularité et à actualiser mon style de vie et mes convictions. La leçon particulière que j'ai retenue est d'éviter toute généralisation et stéréotype et de parler de la vie communautaire au niveau des relations interpersonnelles avant d'aborder l'interculturalité. Je conseillerai donc à chacun de parler de la vie communautaire, d'abord, sur le plan individuel ou interpersonnel pour mieux en apprécier la beauté.

    Mon Confrère, Ma Mission

    Le 14ème Chapitre Général de CICM a déclaré que la vie en communauté est déjà une mission : «La communauté n'est pas seulement pour la mission, elle est mission ». Qu'est-ce que cela signifie réellement ? Une définition simple de la communauté pour les religieux montre que la communauté est un groupe d'individus qui partagent des intérêts, des valeurs, des convictions et des objectifs communs et interagissent les uns avec les autres. Si la communauté est comprise comme un groupe d'individus, cela signifie que non seulement la communauté, mais « chaque individu est mission ». Mon confrère est une mission que je dois aimer, chérir, protéger et soigner. Il est de notre devoir de nous soutenir les uns les autres dans l'amour : « Et veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l'amour et aux bonnes œuvres » (Hébreux 10:24). Si l'un tombe, nous le relevons ; s'il est fatigué, nous le portons ! S'il fait des erreurs, nous lui pardonnons et essayons de réparer ses erreurs. Ainsi, si vous formez une communauté de plus de deux ou trois confrères, cela implique que vous avez des missions spécifiques supplémentaires à chérir et à servir. Par conséquent, il est conseillé de garder à l'esprit que les personnes religieuses ne coexistent pas et ne travaillent pas seulement ensemble, mais elles partagent, se soutiennent et grandissent ensemble dans la foi : « un seul cœur et une seule âme ».


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    Fraternité Universelle vs Union Fraternelle

    À mon avis, la déclaration que la vie en communauté est déjà une mission instaure la distinction entre deux choses : notre union (fraternité universelle) et l'acceptation de chaque individu comme témoin de l'Évangile (union fraternelle) :

    « … Bien plus, nous avons statué que la vie communautaire EST déjà la Mission, car là où deux ou trois frères sont réunis au nom de Jésus et partagent tout, ils témoignent que Dieu est amour. Si notre communauté est composée de membres de différentes races et cultures, notre témoignage n’en sera que plus fort. Être CICM aujourd’hui veut dire : vivre et travailler ensemble dans des Provinces et dans des communautés composées de confrères de races et de cultures différentes, en réalisant notre mission. C’est là que nous devons vivre notre "Cor unum et anima una". Quand nous nous acceptons et vivons ainsi en union fraternelle, nous devenons des témoins de l’universalité de l’amour du Christ ».

    Selon cette déclaration, la mission aujourd'hui est un engagement collectif et collaboratif. Personnellement, je suis convaincu qu'il n'y a pas de problème avec le concept de "fraternité universelle". D'après mon expérience, le problème dans plusieurs communautés CICM reste au niveau de l'acceptation de l’autre (union fraternelle) en raison de différences de caractères, d'attitudes et de comportements. Tandis que la fraternité universelle souligne le concept plus large d'unité et de parenté avec toute l'humanité, transcendant les frontières et les différences, l'union fraternelle se concentre sur le renforcement des liens étroits et des relations de soutien au sein d'un groupe ou d'une communauté spécifique. Donc, "quand nous nous acceptons et vivons ainsi en union fraternelle, nous devenons des témoins de l’universalité de l’amour du Christ."

    Causes de la rupture dans la vie communautaire

    Chaque communauté connaît des hauts et des bas, des joies et des peines. Le 16ème Chapitre Général récemment conclu a pu identifier certaines joies et douleurs qui affectent notre vie interculturelle. Il existe plusieurs types de conflits - des conflits interpersonnels, des conflits de groupe, et même des conflits avec la Congrégation et du problèmes de leadership. Je pourrais les réorganiser dans le tableau qui suit, et y ajouter quelques-uns basés sur mon expérience – principalement la paresse, l'hypocrisie, la mauvaise gestion et les préjugés.

    Ces éléments créent un blocage et mettent la communauté dans une situation parfois difficile à décrire. Il faut aussi souligner que le même document (Actes du 16ème Chapitre Général) reconnaît également une grande amélioration dans le monde entier. Certaines attitudes ont également été évoquées pour améliorer cet aspect de la vie, telles que la disponibilité à la conversion, le respect, l'humilité, la patience et la tolérance. Le défi reste de savoir comment les favoriser. Il est triste de dire que parfois nous (ou certains) choisissons de ne pas coopérer. Certains confrères ont du mal à vivre en communauté en raison de comportements radicaux et d'un manque de collaboration. J'ai entendu de nombreux confrères dire qu'ils préfèrent rester seuls (plutôt que d'être mal accompagnés). Certains confrères coopèrent mieux avec les laïcs qu'avec leurs confrères ; beaucoup de problèmes de méfiance, de suspicion, etc. Alors que faire en cas de faute répétée d'un confrère ?

    Oui au Pardon, mais Non à la Réconciliation facile

    Selon le 16ème Chapitre Général, « Lorsque nous examinons de près notre propre situation, nous pouvons voir que CICM est généreuse en ce qui concerne le pardon des confrères. Pourtant, les confrères pardonnés continuent souvent à persister dans leurs méfaits ». Par conséquent, si nous voulons avoir des communautés saines, nous devons éviter ou nous abstenir de proposer une réconciliation facile.

    Une maxime célèbre attribuée au poète romain Sénèque le Jeune dit, « Errare humanum est, perseverare autem diabolicum », signifiant que faire des erreurs est une caractéristique humaine commune (et par conséquent pardonnable), mais persister dans la même erreur est une faute personnelle ou morale (et par conséquent moins pardonnable). Chaque problème dans la vie communautaire doit ainsi être bien traité avant d'être totalement pardonné.

    Le vouloir ou pas, « nous sommes une communauté, et la faute d'un membre affecte tout le groupe et sa mission. Il est important que tous les confrères, et pas seulement les Supérieurs Provinciaux, prennent leurs responsabilités. Lorsqu'un confrère remarque une sérieuse faute de la part d'un autre confrère, il doit l'interroger et, si nécessaire, informer le Supérieur compétent. » (16ème C.G.).

    Comment donc gérer les malentendus ou les ruptures dans une relation avec un confrère ? Le commentaire de nos Constitutions suggère que « lorsque nous vivons une rupture dans une relation avec un confrère ou avec d'autres, nous devons tendre la main, nous excuser, offrir notre amitié » (Const. CICM, Commentaire, Art. 45). Le processus de réconciliation et de guérison commence par moi et mon désir de reconnaître et d'accepter ma propre part de responsabilité dans le conflit (16ème C.G.). L'Évangile (Matthieu 18:15-20) nous rappelle notre mission en tant que communauté de disciples du Christ, une mission qui va au-delà du salut personnel. Il est de notre devoir de nous appeler les uns les autres à la conversion, de nous guider mutuellement sur le chemin de la droiture et d'assurer le bien-être de notre communauté. La correction fraternelle est un aspect essentiel de cette mission, et elle nous oblige à dire la vérité avec amour, en corrigeant les autres dans l'intention de les sauver et de les réconcilier.


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    Le processus de correction fraternelle implique trois étapes essentielles : la confrontation, la négociation et l'arbitrage. Nous avons la mission d'aimer nos confrères, mais nous devons nous rappeler que l'amour nous appelle à dire la vérité, qui n’est pas un jugement ou un désir d'exercer un pouvoir, mais un véritable souci et une préoccupation pour nos confrères. Notre objectif ne devrait jamais être d'embarrasser ou de faire honte, mais plutôt de ramener nos confrères dans le giron de la communauté.

    Sur le chemin de la sainteté.

    Sur la base de l'analyse ci-dessus, nous retenons que lorsque nous parlons de la vie communautaire en tant que mission, nous faisons particulièrement référence à nos confrères ou aux membres de la communauté en tant que mission spécifique. Certaines conclusions clés peuvent être soulignées, telles que : mon confrère est la mission que je dois aimer, chérir, soutenir, soigner, etc. Ma mission consiste également à sauver mon confrère et à le ramener, s'il s'égare hors du cercle de la communauté. Corriger mon confrère est une expression de mon engagement envers sa croissance spirituelle et de notre bien-être commun. Pour avoir une communauté en bonne santé, nous devons éviter toute sorte de généralisation, de stéréotypes, mais aussi éviter la paresse, l'hypocrisie, et autres. En nous engageant dans ce processus, nous démontrons notre volonté de marcher côte à côte, en nous soutenant et en nous encourageant mutuellement sur le chemin de la sainteté.           §


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    “IL FAUT QUE LE FEU BRÛLE” appels au renouvellement

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    Alejandro Ulpindo

    Alejandro Ulpindo, cicm
    Missionnaire aux Philippines

     

    Neuf ans après Vatican II, notre Congrégation a tenu son 8ème Chapitre général à Albano, destiné à notre réflexion. Pour comprendre les idées de « IL FAUT QUE LE FEU BRÛLE », il faut se référer à Vatican II et en particulier au décret Gaudium et Spes, qui traite du rôle de l'Église dans le monde moderne.

    Points clés de Gaudium et Spes

    Le pape saint Jean XXIII a joué un rôle central dans Vatican II, mettant l'accent sur l'objectif poursuivi par le concile de mettre à jour l'Église par un renouveau spirituel, par la recherche de l'unité et par la paix mondiale, plutôt que de chercher à condamner le monde. Parmi les 16 documents publiés, Gaudium et Spes est le plus significatif car il relie l'Église et le monde moderne, montrant que l'Église existe en son sein.

    Transformer le monde par le Christ

    Les joies et les difficultés des gens d'aujourd'hui sont partagées par les disciples du Christ. L'Église vise à apporter le Christ dans le monde, en le transformant plutôt qu'en s'adaptant simplement à la modernité. L'idée que Vatican II aurait visé à moderniser l'Église interprète mal son objectif ; au contraire, l'Église est appelée à influencer le monde par le Christ. Le pape Paul VI invita Karl Barth qui déclara que si l'Esprit était à l'œuvre dans le christianisme, il était à l’évidence dans l'Église catholique. Cet éclairage nous amène à examiner les enjeux contemporains auxquels nous sommes confrontés.

    Interpréter les questions contemporaines à la lumière de l'Évangile

    L'Église doit analyser les événements actuels, comme la faim dans le monde et les injustices sociales, à travers le prisme de l'Évangile. Il est important de reconnaître les signes des temps positifs et négatifs, en comprenant que l'Église doit s'engager avec le monde en y apportant l'influence du Christ.

    Option pour les pauvres

    Gaudium et Spes met l'accent sur la nécessité d'aider les pauvres, en suggérant que ceux qui sont dans le besoin ont le droit de bénéficier du surplus des autres. Nous devons nous consacrer aux marginalisés, car leurs droits sont précieux aux yeux de Dieu.

    Comprendre la dignité humaine

    La dignité humaine vient du fait que tous sont aimés de Dieu et créés à son image. Notre dignité implique notre capacité de penser et notre recherche de la vérité, ce qui peut inciter à ne jamais trouver de repos. Notre conscience, comme nous le lisons dans Gaudium et Spes, nous guide afin de distinguer le bien du mal, à chercher le bien et à aspirer à découvrir Dieu. Dans le contexte d'aujourd'hui, la liberté fait référence à nos choix, mais la vraie liberté, selon la Bible, consiste à poursuivre le bien et à se rapprocher de Dieu.

    Trouver notre vrai moi en Christ

    L'Église joue un rôle essentiel en nous aidant à nous connecter au Christ et à découvrir le vrai sens de notre vie en Lui.


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    « IL FAUT QUE LE FEU BRÛLE »

    « IL FAUT QUE LE FEU BRÛLE » prend sa source en Vatican II et est venu raviver notre premier amour lorsque nous avons dit oui pour la première fois à l'appel de Dieu. « Il faut que le feu brûle » veut allumer et raviver l'étincelle de ce premier amour. Il appelle à un renouveau, à la fois personnel et au niveau de la congrégation. Il propose l'esprit de Vatican II d'une manière méditative, inspirante et spirituelle. Il invite tous les CICM à revenir à l’appel originel qui nous invitait à suivre le Seigneur et à vivre à la hauteur du rêve radical de Dieu pour le monde et l'humanité et, en même temps, à être à la hauteur du rêve radical de notre fondateur, Théophile Verbist, à savoir annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les créatures. Son rêve était d'aller en Chine pour s'occuper des enfants abandonnés, en particulier des orphelins, et aussi pour annoncer la bonne nouvelle aux « païens » car, sans le Christ, ils sont dans l'obscurité. Je veux reprendre deux concepts fondamentaux de Vatican II dans « Il faut que le feu brûle » : lire et examiner les signes des temps et l’option pour les pauvres.

    Lire et examiner les signes des temps

    Lire les signes des temps, c'est prendre et étudier au sérieux la réalité du monde d'aujourd'hui. En tant que communauté, nous avons besoin de découvrir la volonté salvifique de Dieu dans les signes des temps : « Ecouter la Parole de Dieu et lire les signes des temps ». ( FB p. 75). Dans « Il faut que le feu brûle », examiner les signes des temps, c'est écouter la voix de l'Esprit à l'œuvre dans le monde à travers les cris des pauvres, des exclus, des marginalisés, de ceux qui sont jetés sur le bord du chemin dans notre société de surabondance. Discerner les signes des temps signifie écouter et apprendre des autres religions, d'où l'importance du dialogue interreligieux et culturel ; écouter le cri de l'environnement, notre maison commune qui est au bord de la destruction; inculturer l'Évangile dans les différentes cultures des peuples ; écouter et apprécier le monde séculier qui suit son chemin et écouter l'Église qui propose une autre orientation ; un appel à faire confiance aux laïcs en tant que partenaires dans la mission.

    L'Esprit travaille dans l'environnement pauvre, les cultures, les autres religions et le monde séculier. Notre fondateur est l’exemple d’une personne de discernement. Ainsi, nous pouvons dire qu'il était en avance sur son temps. C'était un homme qui écoutait l'Esprit à l'œuvre dans le monde. Pour lui, discerner les signes des temps, c'était « faire confiance à la Divine Providence ». Pour lui, il y avait une main qui guide le monde et l'Église. C'est l'Esprit Saint.


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    L'option pour les pauvres

    L'option pour les pauvres est l'option de DIEU. Ce n'est pas une option philosophique ou idéologique. C'est une option théologique. Et le Seigneur dit : « J'ai vu la misère de mon peuple en Égypte. J'ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais leurs souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel » (Exode 3, 7-8).

    Quand je parle de l'option pour les pauvres, je peux dire avec humilité que les pauvres sont mes meilleurs enseignants qui m'ont révélé le nouveau visage de Dieu et encouragé à vivre dans le cadre de l'Église : les pauvres sont mes évangélisateurs et mes meilleurs enseignants. J'ai été envoyé pour évangéliser, mais, en fin de compte, c'est moi qui suis évangélisé par les exclus, les rejetés, les condamnés de la terre, les rebus de la société, ceux qui sont jetés sur le bord de la route, les personnes marginalisées de la société. Cette expérience m'a bouleversé. J'ai commencé à voir le monde d'en bas et j'ai commencé à voir les choses du point de vue des impuissants, des opprimés, des pauvres, mais qui sont des croyants au Dieu unique et saint. Mon regard n'est plus celui d'en haut, du cléricalisme, de l'arrogance.

    La mission est une expérience avec le Seigneur ressuscité

    Tous les lundis sont une journée de détente pour tous les prêtres du diocèse de San Francisco les Macoris, où je travaille. Un lundi matin, j'avais décidé de ralentir et de prendre le temps de prier dans le silence. Alors que je commençais à prier, j'ai entendu quelqu'un frapper à la porte d'entrée. En ouvrant la porte, une pauvre femme borgne se trouvait devant moi. Je l'ai invitée à entrer. Elle s'est assise devant moi sans dire un mot. Elle m'a regardé avec un sourire. Elle m'a pris la main droite et m'a mis 100 pesos dans la main. Pris de surprise, je lui dis : « Tu as l'air si pauvre ; Je pense que tu as besoin d'argent plus que moi ». Elle répondit : « C'est vrai. Cependant, mon fils, prêtre missionnaire, a aussi besoin d'argent. Je veux partager quelque chose de mon travail ». Je lui ai alors demandé : « Comment t'appelles-tu ? Où travaille-tu ? » « Je m'appelle Susana, je travaille dans le petit marché où je vends de la salade, et j'ai économisé cet argent pour vous, et maintenant je viens vous le donner. Je vous ai entendu parler de la mission et j'ai voulu y contribuer. C'est très peu, mais cela vient de mon cœur ». Elle s’est levée et, de nouveau, sans dire un mot, elle est partie. J'ai été vraiment touché par ce geste simple de la pauvre femme.

    Ce geste de la pauvre femme m'a aidé à prier et à comprendre un peu mieux la mission et la vie missionnaire. En même temps, cela m'a donné l’occasion d’expérimenter ma foi dans le Christ mort et ressuscité. Cette expérience m'a rattaché à la foi simple de ma mère et de mon père, qui m’ont transmis la foi en Dieu annoncé par Jésus-Christ à travers leurs exemples et leur témoignage de vie. La mission devient de plus en plus une expérience du Seigneur ressuscité.


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    Il faut que le feu brûle exprime bien que « la vie des pauvres est une école d'humanisation où nous avons beaucoup à apprendre. Leur ouverture tout à fait naturelle aux valeurs de l'entraide, de l'hospitalité et de la liberté d'esprit n'est-elle pas pour nous une leçon quotidienne ? Leur facilité à forger des relations humaines personnelles est un rappel permanent de l'importance de chaque personne. Quand nous voyons combien ils doivent travailler dur pour gagner leur pain quotidien, confiants dans le Père qui n'oublie aucun de ses enfants, nous arriverons peut-être à une vision plus évangélique de l'avenir, qui nous évitera une capitalisation immodérée. Les pauvres seront plus conscients de leurs valeurs et de leurs qualités si nous nous mettons à leur école » (FB p. 83).

    Au cours des années que j'ai passées aux Philippines, j'ai eu le privilège d'accompagner certains CICM qui ont quitté la congrégation. L'un d'eux déclarait : « J'ai été CICM et, en tant que religieux, je devais faire mon rapport financier. Je dois vous dire que faire un rapport financier précis était une grosse blague. Nous inventions ce que nous y mettions. Ce n'est pas grave. Nous nous mentions à nous-même. Maintenant que je suis marié et que j'ai mes propres enfants, chaque centime compte, et je dois donner un rapport des dépenses vraiment précis à ma femme et à mes enfants... Nous avons une voiture familiale. Tous les matins, j'amène mes enfants à l'école, ma femme à son bureau, puis je vais travailler. Je les récupère dans l'après-midi et nous rentrons ensemble à la maison. Quand j'étais CICM, j'avais ma voiture à utiliser. J’allais où je voulais sans que personne ne sache où j’étais. Maintenant que je suis marié, ma femme et mes enfants savent où je vais si je sors seul. En réfléchissant à mon expérience CICM en ce qui concerne l'utilisation de la voiture, je me rends compte que lorsque tout le monde a sa propre voiture, cela ne favorise pas la vie communautaire mais l'individualisme. »

    Un trésor de la Congrégation

    Nous avons un trésor entre nos mains, à savoir  « Il faut que le Feu brûle ». Ne l'enterrons pas dans le sol, mais dans nos cœurs. J'espère et je prie pour que nous y revenions de temps en temps pour laisser le message pénétrer nos âmes. Nous possédons le bois d'allumage et nous sommes renouvelés de l'intérieur par le Feu de Jésus et de Théophile Verbist. Ce trésor nous met au défi d'être à la hauteur de nos vœux de chasteté, de pauvreté et d'obéissance. Enfin, Il faut que le feu brûle nous provoque dans la façon dont nous traitons les gens qui nous entourent : nos confrères, nos collègues, nos partenaires de mission et nos collaborateurs, les pauvres et l'environnement.         §


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    L’Aventure missionnaire à Boula-Ibib

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    Amos Onezaire

    Père Amos Onézaire, cicm
    Secrétaire général

     

    « Avons-nous du ‘cœur au ventre’ pour commencer de nouvelles entreprises missionnaires ? » . Le 15ème Chapitre général CICM nous a interpelés tous sur notre fidélité au charisme fondateur de la Congrégation. Suivons-nous le rêve missionnaire de notre Fondateur et de ses compagnons qui sont sortis de leur zone de confort en Belgique afin d’entreprendre une aventure missionnaire périlleuse en Chine? Conscients de cette préoccupation légitime des capitulaires du 15ème Chapitre général, dans un esprit de prière et de discernement, la 5ème Assemblée provinciale de « ACO-CICM 2018 », dans sa Déclaration finale, a engagé toute la Province dans une dynamique de « nouvelles insertions missionnaires ». En réponse à l’invitation de l’Archevêque de Garoua, Mgr Faustin Ambassa Ndjodo, cicm, et conformément aux résolutions de ladite Assemblée, le Supérieur provincial d’alors, le Père Hervé Kuafa Lontsi, du consentement de son Conseil, a décidé d’entreprendre en octobre 2021 une nouvelle insertion missionnaire dans l’Archidiocèse de Garoua au Cameroun. Ainsi, CICM s’est vu confier l’administration de la Paroisse Saint-Joseph et Notre-Dame du Mont Carmel de Boula-Ibib. 

    Présentation de la Paroisse de Boula-Ibib

    Boula-Ibib est une localité située à une cinquantaine de kilomètres  de la ville de Garoua sur l’axe de la route nationale n° 1 (Garoua-Maroua). Ce village est connu pour son célèbre marché de canaris et son marché hebdomadaire du samedi, appelé, non sans humour, le 20 mai. Dès l’année 1970, les chrétiens catholiques de Boula-Ibib ont été confiés aux bons soins des oblats de Marie (OMI) polonais de la mission de Figuil. En 1975, le secteur de Boula-Ibib est rattaché à la mission oblate de Bibémi. Il a été ensuite érigé en Paroisse en 1978 par Mgr Yves Plumey, OMI, Evêque de Garoua. En l’an 2000, après le départ des missionnaires oblats polonais, Boula-Ibib a été confié aux prêtres diocésains.  

    La Paroisse comprend 36 villages et compte aujourd’hui environ 8.000 fidèles répartis en 76 Communautés Ecclésiales Vivantes (CEV). Le territoire paroissial présente une grande diversité ethnique: Guidar, Guiziga, Moundang, Toupouri, Mafa, Massa, Ngambaye, Peuls (fulbés), Kangou, Fali etc.  

    La Paroisse de Boula-Ibib est située dans la région la plus islamisée du Cameroun. D’ailleurs, c’est une Mosquée qui sert de référence à tous ceux qui veulent y arriver pour la première fois. Suivant les orientations pastorales de l’Archevêque de Garoua invitant à « garder la main tendue », la Paroisse s’efforce de promouvoir l’œcuménisme et le dialogue interreligieux. Dans l’école primaire catholique de Boula-Ibib, les élèves musulmans représentent une part significative. Bien qu’il existe une méfiance latente de part et d’autre, chrétiens et musulmans entreprennent des actions conjointes pour promouvoir la paix dans les villages.     

    Boula-Ibib se trouve dans la région du Nord qui est un espace géographique précaire. Le climat est de type sahélien. Du coup, l’environnement est rude et hostile. La fragilité environnementale conduit souvent à des conflits violents entre nos paroissiens vivant de l’agriculture vivrière et les éleveurs Mbororo (fulbés nomades). Il y a aussi une crise sécuritaire qui impacte la vie de la population: prises d’otages et demandes de rançons. En raison de l’intensification des attaques terroristes, les populations de la région de l’Extrême-Nord se déplacent vers la région du Nord. De ce fait, le territoire paroissial regorge de beaucoup de personnes déplacées.    

    L’arrivée des missionnaires cicm à Boula-Ibib 

    Trois jeunes confrères P.  Amos Onézaire (Curé - Haïti), P. Théodore Muanda (Vicaire-RDC) et Benedict Fika Nkusu (Stagiaire-RDC) ont été proposés pour être nommés par l’Archevêque de Garoua comme membres de la première équipe missionnaire de la nouvelle insertion.


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    La première équipe missionnaire de Boula-Ibid : Benedict Fika, Théodore Muanda et Amos Onézaire

     

    Parti de Yaoundé, je suis arrivé à Garoua le 27 septembre 2021 où j’ai été chaleureusement accueilli à l’Archevêché par Mgr Faustin Ambassa. La cérémonie de passation de service entre l’Abbé William Tatou Dongmo et moi-même a eu lieu le samedi 09 octobre 2021, en présence de Don Paolo Mandelli, Vicaire épiscopal de Ngong. La nuit du samedi 09 au dimanche 10 octobre 2021 a été la plus longue de ma vie, car je me suis retrouvé seul dans un village inconnu et suffoquant sous une chaleur écrasante. De mon lit dépourvu d’équipements, je pouvais apercevoir les moustiques, les reptiles et les batraciens qui s’invitaient dans ma petite chambre dont les fenêtres étaient privées de moustiquaires et de quelques vitres. Après avoir passé une nuit angoissante, j’ai célébré ma première messe à Boula-Ibib avec des personnes gentilles, accueillantes, dynamiques et enthousiastes.

    Avec l’arrivée des autres membres de la communauté, Théodore Muanda, le 17 octobre 2021 et Benedict Fika, le 06 décembre 2021, le travail missionnaire est désormais lancé. N’ayant trouvé aucun travailleur au Presbytère, nous nous sommes mis à faire les tâches ménagères et la cuisine, et en même temps à assurer la Pastorale avec le défi de la diversité des langues et des cultures.

    L’organisation générale de la pastorale

    A la suite des pionniers et de nos prédécesseurs, nous avons essayé d’organiser la pastorale selon les quatre principes pastoraux des orientations pastorales de l’Archidiocèse (2017-2023) : la continuité, qui assure la présence continuelle des soins pastoraux ; l'enracinement, qui met l'accent sur le contexte et la culture locaux ; l'amélioration, qui encourage la croissance et le développement ; et l'expansion, qui favorise la diffusion des soins pastoraux dans un plus grand nombre de secteurs.


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    P. Amos Onézaire
    célébrant le sacrement de l'onction des malades à Goka

     

    A Boula-Ibib, les prêtres parcourent jusqu’à 30 km à moto pour les diverses célébrations dans les communautés éloignées: messes dominicales, onction des malades, célébrations des funérailles, fêtes patronales, fête des récoltes, cérémonies d’attribution des noms aux nouveau-nés etc... Afin de toucher profondément les fidèles, nous nous sommes efforcés d’apprendre la langue parlée par la majorité (fulfulde) et de mettre l’accent sur une pastorale de présence et de proximité.

    Les fidèles participent avec un grand enthousiasme aux diverses célébrations liturgiques. Cependant, une véritable conversion au Christ est plus que jamais urgente. Dans le vécu de la foi, l’on peut observer quelques formes de contre-témoignages et de scandales que Mgr Faustin Ambassa appelle, dans ses orientations pastorales 2023-2029, les «péchés culturels»: recours aux marabouts, sacrifices et rites traditionnels, consultation des devins, la polygamie, le concubinage etc. La pastorale dans ce contexte consiste donc à accompagner, à former et à exhorter les fidèles à se détourner de toutes les pratiques culturelles qui contredisent leur identité d’enfant de Dieu.

    La formation des catéchistes et des animateurs de CEV

    Les catéchistes et les animateurs de CEV sont les parties prenantes de la mission. Outre l’enseignement de la catéchèse et la célébration de la Parole en l’absence du prêtre, ils assurent la traduction simultanée de nos homélies ou tout autre exposé. Ce sont eux qui gardent et éveillent la foi dans les villages. Mais, s’il n’y a pas d’encadrement, ils peuvent être aussi ceux qui font perdre la foi. Un manque d’attention et de vigilance pendant des années à leur égard a permis d’enregistrer quelques faits insolites. Dans une communauté éloignée, nous avons découvert qu’un catéchiste a été enrôlé dans une église de réveil et a passé des mois à endoctriner les fidèles à partir du message d’un homme qui s’est autoproclamé «nouveau prophète». Voulant régulariser la situation matrimoniale de tous les catéchistes, nous avons découvert avec étonnement qu’un bon nombre de catéchistes n’étaient pas baptisés. Conscients de ce besoin d’accompagnement, nous avons donc entrepris des activités afin de pourvoir à la formation des catéchistes et des animateurs de CEV.

    La Pastorale de l’Enfance et de la Jeunesse à Boula-Ibib

    Depuis notre arrivée, constatant que les enfants et les jeunes représentent plus de 65% des fidèles, l’équipe pastorale s’est vite engagée dans l’accompagnement des groupes, mouvements et associations des enfants et des jeunes : Groupe des lecteurs, Servants de messe, Chorales, Bureau paroissial des jeunes, Action Catholique de l’Enfance : Cop’ Monde etc. Chaque année, des activités culturelles et festives sont organisées à l’intention des enfants et des jeunes.


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    Céremonie d’institution au ministère de catéchiste et baptême des enfants à Labare

     

    Dans le territoire paroissial, beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école par manque de moyens financiers ou parce que les parents n’en voient pas la nécessité. Le mariage précoce ou forcé est monnaie courante : deux (2) jeunes filles sur trois (3) se marient entre 15 et 18 ans.  Dans notre apostolat, nous essayons d’accompagner certaines jeunes filles en les envoyant dans les centres de formation professionnelle. Nous accompagnons, dans la discrétion, certains élèves du primaire et du secondaire pour l’achat des fournitures scolaires et le payement des frais de scolarité. Nous nous sommes aussi engagés à redresser l’Ecole primaire de la Paroisse abandonnée notamment pour des raisons d’effectifs par le Secrétariat diocésain à l’Education (SEDUC).

    Le défi des infrastructures

     

    Dans cette Paroisse qui a atteint l’âge de la maturité, plus de 40 ans d’existence, les besoins d’infrastructures sont bien réels : pénurie d’eau, manque de logements, absence de salles de réunions et de bureaux paroissiaux etc.


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    Pose de la première pierre d’un bâtiment de logement à Boula-bib

     

    A notre arrivée en octobre 2021, nous avons trouvé une modeste Eglise paroissiale qui a été construite en 1978 et réfectionnée en 1990. Beaucoup de communautés n’ont pas de chapelle. Nous avons trouvé un petit presbytère avec deux petites chambres et un petit salon, et une petite cabane en paille pour les visiteurs. 

    Afin de répondre au besoin urgent en infrastructures, nous avons sollicité le soutien de la Province, travaillé à l’éveil de la générosité des fidèles et élaboré des projets. Ainsi, de grands changements, en termes d’infrastructures, ont été constatés : réfection du presbytère, travaux de construction d’un nouveau bâtiment, construction d’un espace appelé « Aire Sacrée», réalisation d’un Forage et d’un château d’eau avec plaques solaires grâce au financement de Missionhurst. Les fidèles sont très contents et reconnaissants de la qualité de notre présence. 

    Enfin, je peux dire sans détour que l’aventure missionnaire à Boula-Ibib est la plus belle page de ma vie missionnaire. A Yaoundé, la pastorale des sacrements et des sacramentaux prenait une très grande place dans mon ministère sacerdotal. Mais, la mission dans ce milieu périphérique m’a rendu plus sensible à la pastorale sociale, à la pastorale des migrants, des déplacés et des réfugiés, à l’engagement pour JPIC et au dialogue interreligieux. Cette aventure missionnaire m’a inspiré la confiance en la Providence. Dieu pourvoit toujours à nos besoins missionnaires. Certes, les moyens tant humains que financiers nous font défauts, mais nous ne pouvons ni négliger ni abandonner les périphéries. Ne perdons pas «l’esprit de pionnier» pour continuer à témoigner de l’Evangile dans ce monde en mutation.   §


    Chisankhwa: ils ne cheminent pas seuls

    Etoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactivesEtoiles inactives

    Yogkim Kraeng Kirang

    Père Yogkim Kraeng Kirang, cicm
    Missionnaire au Malawi

     

    Alors que nous vivons jour après jour et instant après instant, le temps passe vite. Cela fait 3 ans que nous avons commencé à la paroisse du Cœur Immaculé de Marie – Chisankhwa (Malawi). En mai 2021, le P. Aubrey Sumbukeni et moi-même avons emménagé dans la maison des prêtres à la paroisse de Chisankhwa. Il y eut beaucoup d'événements au cours de ces 3 dernières années ; à travers des hauts et des bas, nous continuons à cheminer ensemble pour témoigner de l'Évangile dans un monde en mutation (le thème de notre dernier Chapitre général) et pour développer la présence du Royaume de Dieu ici et maintenant à Chisankhwa.

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    Paroisse du Cœur Immaculé de Marie - Chisankhwa

     

    En repensant à ce que nous avons vécu à la paroisse de Chisankhwa, j'aimerais en savoir plus sur ce que pensent les chrétiens de notre cheminement et sur ce que nous devrions faire à l'avenir pour améliorer notre paroisse. Ainsi, j'ai interviewe des paroissiens (un assistant de catéchiste, une présidente d'un poste éloigné et un membre de la chorale) pour avoir un aperçu de ce qu’ils pensent de notre cheminement en équipe dans la paroisse de Chisankhwa.

    Dominic Nkhata

    Dominic est assistant de catéchiste depuis 2 ans. Il vient d'une famille catholique, il est également directeur de l'école primaire catholique Kasisi. En tant qu'assistant catéchiste, il a surtout remarqué que la célébration des sacrements s'est beaucoup améliorée, car il était difficile de rencontrer un prêtre plus d’une fois par an. La présence de la paroisse de Chisankhwa a augmenté la foi des chrétiens, car auparavant de nombreux chrétiens n'allaient pas à l'église et de nombreux lieux de prière catholiques restaient vides le dimanche.

     

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    Dominic Nkhata avec sa femme et sa dernière fille

     

    Dominic a mentionné que certains des grands problèmes ici sont le manque d’enseignement, de leadership et de catéchèse pour les chrétiens. La visite des prêtres dans les postes éloignés le dimanche a eu un grand impact sur la vie spirituelle des fidèles. Auparavant, ils ne connaissaient pas grand-chose aux sacrements dans l'Église catholique, mais maintenant, certains demandent même le sacrement de la réconciliation avant la messe. Il était difficile d'avoir des gens pour assister aux réunions pastorales, mais maintenant beaucoup de gens sont prêts à y participer parce qu'ils veulent en savoir plus sur la foi catholique et aussi pour améliorer leur paroisse ou leur poste éloigné.

    En tant qu'enseignant, l'éducation est sa principale préoccupation, c'est pourquoi il considère que la catéchèse devrait devenir une préoccupation importante pour l’avenir proche de la paroisse de Chisankhwa. Une bonne formation est la base d'une bonne catéchèse et certains paroissiens ne sont vraiment pas instruits. Il a apprécié ce que la paroisse de Chisankhwa a fait pour ériger la nouvelle école primaire St. Charles, ainsi que pour réparer et rénover d’autres écoles primaires catholiques de la paroisse de Chisankhwa.

    Mama Nalungwe

    Mama Nalungwe est une femme présidente d’un poste éloigné de Chisankhwa. Elle a été baptisée dans l'Église catholique en 2007. Elle remarque que Chisankhwa n'était qu'une brousse ; la présence de la paroisse et de la mission de Chisankhwa ont permis quelques développements, comme l'école primaire St. Charles et la clinique St. Cynthia. Cela fait de Chisankhwa un endroit plus attirant qu'auparavant. Au début, elle dit que beaucoup de chrétiens ne savaient pas quoi penser de la présence de la paroisse. Avant de devenir une paroisse, ils ne recevaient qu'une ou deux fois par an la visite d'un prêtre. Depuis que les prêtres ont commencé à vivre à Chisankhwa, les chrétiens se demandaient ce qu’ils pourraient faire chaque jour et chaque dimanche pour leurs prêtres. Il leur a fallu du temps pour prendre conscience de ce que signifie une paroisse. L'un des problèmes au cours des premiers mois fut la subsistance des prêtres. Ils s'en plaignaient parce qu'ils devaient maintenant fournir de l’aide tous les dimanches alors qu'auparavant, c'était juste une ou deux fois par an. Cependant, peu à peu, ils ont réalisé que l’établissement de la paroisse est aussi une bénédiction et une responsabilité.


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    Mama Nalungwe (au centre) avec son mari et ses nièces

     

    Elle nous a dit qu'il y a deux points dont nous devrions nous occuper pour améliorer notre paroisse. Le premier est le travail d'équipe. La collaboration est encore un problème pour les paroissiens de Chisankhwa.  

    C'est pourquoi elle a suggéré que les prêtres accordent plus d'attention à cette question pour encourager l'esprit du travail en équipe. Le deuxième est la catéchèse. Il faut plus de cours de catéchèse pour renforcer notre foi catholique.

    Gethu Mathilda

    Gethu Mathilda est une mère célibataire avec une fille. Elle est membre de la chorale paroissiale et de la Légion de Marie. Elle n'est pas capable de marcher, mais son handicap physique ne l'empêche pas de participer aux activités paroissiales. Elle fut très heureuse lorsque Chisankhwa est devenue une paroisse parce qu'elle pouvait maintenant assister et chanter à la messe chaque matin. Elle aime chanter pendant la messe parce que cela lui rappelle son séjour au couvent des sœurs pendant son enfance.

     
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    Gethu Matilda

     

    Elle dit que le christianisme s’est développé à Chisankhwa depuis que c’est devenu une paroisse. La foi chrétienne et le développement à Chisankhwa ont changé au-delà de ce qu'elle pouvait imaginer. Elle rend vraiment grâce à Dieu en raison de la présence permanente des prêtres qui ont un impact significatif sur la vie des habitants de Chisankhwa.

    Elle espère qu'à l'avenir, la paroisse ou la mission pourra ériger une école secondaire, afin que la future génération de Chisankhwa puisse recevoir une meilleure éducation. Elle a également déclaré que la paroisse et la mission ont beaucoup contribué au développement de la foi catholique et le développement humain. Cependant, l'éducation est encore médiocre à Chisankhwa et l'aide de la paroisse et de la mission sont donc vraiment nécessaires. 

    Ils ne cheminent pas seuls

    Cela me fit du bien d'entendre ces histoires encourageantes de la part de chrétiens après ces entretiens. La paroisse de Chisankhwa et notre présence ont touché leur vie. D'autre part, leur accueil et leur soutien encouragent la mission. Peut-être que nous ne pouvons pas leur donner grand-chose pendant notre mission ici, mais au moins, ils savent et se rendent compte qu'ils ne cheminent pas seuls vers le «Royaume de Dieu ».   §


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    École primaire Saint Charles - Chisankhwa


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