Romain Clement, cicm
Missionnaire en Belgique
Au début du mois d'août 1914, la Première Guerre mondiale éclate. Grâce aux médias actuels, nous avons la chance de pouvoir suivre, pour ainsi dire, de près les événements qui se sont déroulés il y a un siècle. Dans cet article nous nous limiterons aux conséquences de la guerre pour notre congrégation et plus particulièrement pour nos jeunes belges en formation. En 1914, ces derniers séjournaient principalement dans nos maisons de Scheut-Anderlecht (noviciat et philosophie) et dans la maison de Louvain (théologie et études universitaires).
Stamford Hill
Au cours des dernières semaines avant la guerre, une vingtaine de jeunes avaient déjà été enrôlés pour le service militaire. Ils ont été nos premiers « soldats du front ». Dès que la guerre a éclaté en août 2014, les étudiants restants ont été renvoyés provisoirement chez eux, du moins ceux qui étaient encore en mesure de partir. Le Supérieur général Florent Mortier et son Conseil décidèrent alors de se déplacer en territoire non occupé afin de pouvoir rester en meilleur contact avec les différents territoires de mission. Le P. Mortier emporta avec lui les archives de la Congrégation et se rendit, via la Flandre occidentale, à Londres où il trouva refuge dans une maison de retraite inutilisée de sœurs anglaises, le « Cénacle », à Stamford Hill, au nord de la capitale. La maison était assez spacieuse et, dès qu’il le fut possible, le P. Mortier appela à Londres le plus grand nombre possible de novices, de théologiens et de professeurs pour y poursuivre leur formation. Les étudiants de philosophie, quant à eux, se rendirent à Sparrendaal, dans les Pays-Bas neutres.
Dès le début de la guerre, les maisons de Scheut et de Louvain sont transformées en hôpitaux d'urgence pour la Croix-Rouge et officiellement reconnues. La maison de Scheut ne sera jamais utilisée comme telle ; à Louvain, cependant, de nombreux blessés trouveront refuge jusqu'à la fin de la guerre.
« Les bonnes sœurs de cet asile travaillèrent d'arrache-pied pour loger notre communauté. À cette époque, nous n'étions pas moins de 109 : théologiens, novices et étudiants. Nous, étrangers inconnus, avons reçu l'accueil le plus généreux à Stamford Hill. À tel point que, sur une terre étrangère, le Cénacle est devenu comme la Maison-Mère de notre Congrégation. C'est là qu'a été solennellement célébré notre jubilé, c'est là qu'ont eu lieu les touchantes ordinations de nos prêtres, c'est là qu'a eu lieu le départ émouvant de nos missionnaires, c'est là que nos confrères, qui sont revenus fatigués et épuisés des pays étrangers, ont trouvé un abri accueillant, des soins maternels et la possibilité de se refaire des forces.
(Témoignage d'un confrère de Stamford Hill, publié dans « Missions de Scheut », 1920)
Auvours
Une loi sur la milice de mars 1915 a eu un impact majeur sur nos étudiants. Tous les hommes belges âgés de 18 à 25 ans, qui résidaient en Belgique non occupée, étaient appelés à se mettre à la disposition de l'armée belge. Bien sûr, cela incluait une grande partie de nos étudiants qui séjournaient à Stamford Hill ou à Sparrendaal. Les étudiants religieux et prêtres ont été priés de se rendre le plus rapidement possible à Auvours, juste au nord du Mans en France. Dans les baraquements spacieux, il y avait, entre autres, un service du C.I.B.I. (Centre d'Instruction pour Brancardiers et Infirmiers) et bientôt des dizaines de jeunes Scheutistes s'y installèrent. Leur préparation pour le front pouvait commencer. Quelques étudiants belges en théologie ‘déclarés impropres au service’ allèrent avec les Hollandais à « Huize Gerra » près de Sparrendaal et y ont poursuivi leurs études.
À Auvours, les « cibistes » furent bien préparés à la tâche qui les attendait. La vie du camp consistait en des exercices militaires et une formation par la Croix-Rouge : marches, cours théoriques sur l'organisation de l'armée belge, cours pratiques. La préparation morale et spirituelle à la vie au front a également été proposée. Cela ne se produisait généralement que le matin. Dans l'après-midi, il y avait du temps pour l'étude personnelle, la prière et la détente.
Fatines
Très vite, le Supérieur général vint rejoindre ses confrères en France. Grâce aux efforts de l'évêque du lieu, il put disposer du spacieux presbytère de Fatines, un village près d'Auvours. De là, il desservit quatre paroisses qui n'avaient pas de pasteur et resta également en contact avec les « cibistes » de Scheut. Bientôt, cependant, il retourna à Londres pour continuer à diriger la congrégation à partir de là. Il fut remplacé par le P. Albert Gueluy, son premier assistant, qui devint temporairement le supérieur des « étudiants sous les armes », y compris ceux qui travaillaient déjà au front ou dans les hôpitaux militaires. Ces derniers entretenaient une correspondance régulière avec le P. Gueluy. À ce jour, les lettres qui nous sont parvenues sont une source très riche d'informations sur cette période.
Tous les soirs, les confrères d'Auvours pouvaient, s'ils le voulaient, se rendre au presbytère de Fatines pour se reposer et dîner. À partir de mai 1916, ils purent même obtenir l'autorisation de passer un dimanche entier à Fatines. Cependant, tout cela ne dura pas très longtemps car à l'été de la même année les premiers cibistes quittèrent Auvours et furent déployés sur le front. À la fin de 1916, tous avaient quitté le camp, bien que pendant toute la guerre, il y eut toujours une certaine présence de Scheutistes, e.a. ceux qui avaient été blessés au front et qui avaient besoin de soins.
Il convient de mentionner que Scheut a également connu des épreuves à Auvours. Le 18 septembre 1915, l'étudiant en théologie Karel De Croo meurt d'une inflammation intestinale à l'hôpital voisin d'Yvré-l'Évêque. La cérémonie des funérailles fut présidée par l'aumônier du camp, le P. Karel Servranckx, sj. Et peu après, le 13 octobre 1915, Maurice Sérulier, qui allait célébrer la messe tous les jours à Yvré-l'Évêque, fut surpris par un train alors qu'il traversait une voie ferrée. Il venait d’être ordonné prêtre le 29 juin de la même année. C'est le Supérieur général Florent Mortier lui-même qui est venu de Londres pour présider les funérailles.
À l'été 1916, lorsque les premiers cibistes arrivèrent d'Auvours, la ligne de front, du moins en ce qui concerne la Belgique, était plus ou moins stabilisée sur une longueur de 84 km grâce à une série de tranchées qui s'étendaient de Nieuport à Ploegsteert. À l'ouest de cette ligne se trouvaient les armées alliées, à l'est les armées centrales.
La vie au front
Environ 120 Scheutistes furent déployés dans les armées alliées comme brancardiers-infirmiers et une douzaine comme aumôniers. Six postulants (candidats Scheutistes) étaient de simples soldats. Les missionnaires proprement dits (dans les territoires de mission, ou en congé, ou prêts à partir) n'ont pas été appelés par le gouvernement belge. Une grande partie des Scheutistes engagés dans l'armée étaient déployés sur le front lui-même, d'autres travaillaient comme infirmiers dans des hôpitaux militaires à l'arrière du front. Nous connaissons tous l'image classique des brancardiers : des personnes qui se risquent sur les lignes du front avec une civière pour transporter les morts ou les blessés. Les morts étaient enterrés provisoirement, les blessés étaient emmenés dans un hôpital de campagne ou plus loin derrière le front. Cela a dû être un travail extrêmement difficile et risqué. Pourtant, nos Scheutistes (ainsi que tant d'autres religieux et séminaristes) l'ont fait pendant deux à trois ans en fonction de leur arrivée au front.
Mais les brancardiers, qui avaient déjà reçu une certaine formation religieuse, étaient invités à faire plus que d'emmener les blessés et de leur administrer les soins de base. Le soutien spirituel faisait également partie de leurs devoirs, et cela s'appliquait bien sûr aussi aux aumôniers. Sur la ligne de front, des lieux de culte très simples – des chapelles de front – avaient été aménagés ci et là et faisaient simplement partie du labyrinthe des tranchées. Mais les églises près du front étaient également disponibles. Les brancardiers étaient censés écouter ce qui préoccupait les soldats, les encourager, partager leurs souffrances. Ils devaient être une source d'inspiration au milieu du sentiment général de dépression et de bouleversement moral. De plus faire face aux critiques, aux moqueries et à l'opposition ouverte des soldats aigris et de leurs commandants faisait également partie de leur vécu.
Progression de sa propre vie spirituelle
A propos de leur formation au C.I.B.I. d'Auvours, nous avons déjà mentionné qu'en plus de la préparation à leur tâche d'aumônier ou de brancardier, beaucoup de temps et d'attention étaient également consacrés au maintien de la vie spirituelle des jeunes Scheutistes. Grâce aux efforts du P. Albert Gueluy et d'autres confrères qui séjournèrent à Fatines près d'Auvours, des leçons, des conférences et des exercices spirituels furent organisés pour ceux qui iraient bientôt au front. Ces derniers eurent également accès à de la littérature spirituelle.
Au printemps 1916, le P. Albert Van Zuyt, mandaté par le Supérieur général Florent Mortier, avait acheté une maison pour la congrégation, la Villa Héloïse au Tréport, une petite ville sur la côte française entre Dieppe et Amiens. Albert Gueluy continua à séjourner à Fatines tandis que le P. Mortier confiait le soin spirituel des soldats du front à Albert Van Zuyt. Dès lors, les hommes du front durent correspondre régulièrement avec le P. Van Zuyt et, entre autres, rendre compte de leurs revenus et de leurs dépenses. La plus grande partie de cette correspondance a été conservée et constitue une riche source d'informations sur la période troublée de la guerre. Pendant leurs périodes de permission, les soldats étaient invités au Tréport afin de retrouver un minimum de paix extérieure et intérieure. Et ils en ont fait usage le plus possible ! Les Scheutistes de front s'efforçaient de prendre congé surtout au moment des grandes fêtes, pour célébrer ces journées à la manière fraternelle de Scheut.
Les Scheutistes de première ligne étaient également encouragés à se réunir tous les mois pour ce que nous appellerions aujourd'hui une « récollection » : conférence d'un des aumôniers, lecture de quelques articles des Constitutions de Scheut, célébration de la messe, repas. Le reste de la réunion se passait en des « réjouissances scheutistes» !
Les confrères-aumôniers coopéraient autant que possible à la formation spirituelle des Scheutistes du front. Non seulement ils tenaient occasionnellement une conférence spirituelle, mais ils louaient aussi des salles où les Scheutistes de leur division pouvaient se réunir et ils essayaient de leur fournir des livres de lecture spirituelle.
« Un jour, à l'entrée de l'église de Hoogstade, un soldat s'approcha de moi, hors d'haleine ; L’Adoration du Saint Sacrement venait de se terminer et tout le monde était déjà parti.
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- Puis-je encore me confesser, aumônier ? (chaque mot était interrompu par un soupir, et en y regardant de plus près, je remarquais qu'il était rempli de boue)
- Certainement, mon garçon, entrez, il y a un confesseur assis au confessionnal à gauche.
- Bien, parce que c'est terrible. Nous sortions des tranchées et en cours de route nous avons été bombardés par de gros obus, plus qu'il n'en fallait pour tous nous tuer. Je suis tellement heureux d'en être sorti. Trois gars ont été tués, plusieurs blessés. J'ai jeté mon vélo dans le cantonnement et j'ai marché droit vers l'église.
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(témoignage de l'aumônier de l'armée P. Jaak Leyssen, voir Missions de Scheut, 1919, p. 183)
Autres activités
Depuis Le Tréport, Albert Van Zuyt, en collaboration avec d’autres aumôniers, commença à publier un journal du front pour les Scheutistes. Le premier numéro parut en juin 1916 et le dernier en juillet 1918. Le premier titre en fut « le Scheutiste » et est devenu plus tard « C.I.C.M. » Les aumôniers y écrivaient des articles, et les jeunes du front furent également invités à envoyer au Tréport des nouvelles du front ou d'ailleurs. Le journal fut tiré à 125 exemplaires.
Certains Scheutistes de première ligne élargirent leurs activités en donnant de l’instruction élémentaire aux soldats ordinaires illettrés : apprendre à lire, à écrire, en français ou en néerlandais. D'autres encore formèrent des chorales ou des groupes de théâtre.
Pour toute rencontre fraternelle, les Scheutistes étaient toujours les bienvenus chez les Sœurs Bleues de La Panne et ... chez la mère d'Edmond Devloo (également mobilisé pendant un certain temps au front) à Oostvleteren. Une photo prise lors d'une de ces réunions informelles à Oostvleteren, nous est parvenue par les bons soins de la famille Devloo. Nous avons le plaisir de la publier ici. Edmond lui-même est à l'extrême droite. Et au dos de la photo, quelqu'un a écrit « 1916 ».
La fin de la guerre
« Dans le passé, nous ne connaissions nos missionnaires que par ouï-dire, leur territoire de travail était loin d'ici. La guerre, cependant, les a amenés parmi nous, nous les avons vus dans nos rangs et sur notre propre sol travailler sur un territoire de mission – un champ de bataille ». (C'est ce qu'écrivait le journal belge « De Standaard » le 18 mars 1919.)
Lorsque l'offensive finale contre la Triple Alliance commença à l'été 1918, quatre Scheutistes étaient déjà morts. Les deux premiers, Karel Decroo et Maurice Sérulier, tous deux morts à Yvré-l'Evêque en 1915, ont été évoqués plus haut. Deux autres furent tués quelques mois après leur enrôlement dans l'armée : Kamiel Trap et Hector Vandeputte. Eugeen Requette meurt en 1919 dans un hôpital de Rouen des suites de ses blessures. Au cours de l'offensive finale elle-même, d’autres brancardiers furent tués: Leonard Dirckx, Herman Chielens, Karel Rathé; Gaston Devel et Paul Impe, tous deux décédés à Houthulst le 28 septembre 1918. Gervais Toussaint est tué le 9 octobre 1918. Enfin trois autres furent tués en novembre, dans les tout derniers jours de la guerre : Jan Cops, Jozef Tirez et Frans Maes, ce dernier même le 10 novembre, un jour avant l'armistice. Une trentaine de brancardiers ont également été grièvement ou légèrement blessés.
C'est le triste résultat de la participation d'environ 130 Scheutistes à la guerre en tant que brancardiers ou aumôniers. Mgr Jan Marinis, qui dirigeait depuis septembre 1915 tout le secteur des brancardiers et aumôniers, fit ensuite l'éloge des Scheutistes qui avaient participé à la guerre. Et les autorités militaires elles-mêmes semblaient également satisfaites, étant donné les nombreuses décorations militaires qui ont été décernées à nos confrères.
Démobilisation
Il n'est pas vrai qu'après le 11 novembre 1918, tous les confrères ont pu simplement retourner immédiatement dans leurs maisons d'étude. Tout d'abord, tous les brancardiers furent rassemblés dans le C.I.B.I. de Furnes et de là déployés dans différents hôpitaux militaires de l'ancienne zone du front pour soigner les blessés de guerre. Cela changea en mai 1919. Certains des confrères brancardiers furent temporairement stationnés dans un « centre pour étudiants militaires » à Bruxelles, une autre partie à Louvain. Le premier groupe fut autorisé alors à poursuivre la formation du noviciat ou de philosophie à la maison centrale de Scheut, les autres purent continuer leur théologie dans notre maison de Louvain. Cependant, tous restèrent des soldats et devaient se présenter en uniforme à la maison de formation. Finalement, en août 1919, c'est la démobilisation générale.
Nouvelle adaptation à la vie religieuse
Tout d'abord, remontons le temps. En septembre 1915, la congrégation avait recommencé à accepter des novices, sous la direction du maître des novices P. Arthur Surmont. Chaque année ces nouveaux arrivants montaient d'un an : d'abord en philosophie, puis en théologie. Cela signifie qu'au cours de l'année scolaire 1918-1919 nos deux maisons d'études de Scheut (noviciat et philosophie) et de Louvain (théologie) furent à nouveau occupées. Or, tout à coup, tout un groupe d'anciens brancardiers s'ajouta à tous les niveaux où ils avaient dû interrompre leurs études en 1915. Il était prévisible qu'il y aurait des problèmes !
Il a dû être extrêmement difficile pour les ex-brancardiers, après des années de confrontation avec la violence de la guerre et une profonde misère physique et morale au front, d'éprouver de l'empathie pour une discipline religieuse à laquelle ils n'étaient absolument plus habitués. Ils ont dû se plier aux désirs de l'autorité qui n'avait généralement que peu ou pas d'expérience des conditions de guerre. Ils durent s'adapter au rythme d'une vie religieuse qui leur était devenue complètement étrangère. Une vie de prière régulière et intense était au programme, une vie d'étude qui était organisée dans les moindres détails, le silence devait être maintenu et en ce qui concernait la politesse il y avait des façons de faire à rééduquer. Et puis il y eut le fait qu'ils devaient désormais partager la vie avec d'autres jeunes qui n'avaient connu la guerre que de loin et qui se sentaient parfois un peu « dépassés » par ces nouveaux arrivants souvent bien rudes.
Un élément positif dans tout cela, du moins en ce qui concerne la maison de Louvain, était que les supérieurs de la congrégation y avaient nommé le P. Albert Van Zuyt comme recteur. Par les visites des soldats du front au Tréport et par leurs lettres régulières, P. Van Zuyt les avait suivis jusqu'au bout. Il était donc l'homme idéal pour agir de manière encourageante et conciliante dans une situation souvent tendue à Louvain.
Si la tâche de nos confrères a été multiforme et difficile, leur joie et leur bonheur sincères sont d'autant plus grands qu'ils sont tous revenus au milieu de nous, satisfaits du travail accompli. Endurcis dans leur énergie, ils se préparent maintenant dans nos maisons de Scheut et de Louvain avec un zèle nouveau pour aller un jour combattre le paganisme sur un sol étranger.
P. Jaak Leyssen dans « Missions de Scheut », 1919, p. 139
Le courant strict
Au sein de la Congrégation, il y a toujours eu une certaine tension entre la vocation religieuse et la vocation missionnaire des Scheutistes : un Scheutiste est-il d'abord et avant tout un religieux ou un missionnaire ? C'est surtout dans les années qui ont suivi la Première Guerre mondiale que cette tension a atteint son paroxysme. Beaucoup de choses ont déjà été publiées à ce sujet, nous nous limiterons donc ici à ces quelques réflexions.
Ceux qui mettaient l'accent sur le religieux avant tout – les adeptes du « courant strict » – aimaient parler du P. Arthur Surmont comme de leur pionnier. Ce dernier avait été maître des novices pendant 19 ans, de 1911 à 1930, et avait clairement marqué les jeunes de l'époque, dont de nombreux jeunes qui avaient rencontré les anciens soldats du front à Scheut et à Louvain. Il s'agissait donc d'un problème supplémentaire pour ces derniers, en plus de tout ce que nous avons déjà évoqué plus haut. Ici aussi, cependant, le P. Van Zuyt et quelques professeurs, dont Jozef Calbrecht, jouèrent un rôle de conciliateurs. Et pourtant, cela n'a pas changé le fait qu'environ 20 anciens soldats aient quitté la congrégation peu de temps après la guerre. D'autres, cependant, sont devenus des missionnaires pleins d’énergie et courageux.
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