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    Rester cohérent et aller de l'avant

    Eric Michael Imbao

    Franck Tchiengang, cicm
    Étudiant au Cameroun

     

    La formation initiale à la suite du 16ème Chapitre général CICM : une expérience actualisée au regard de notre monde en mutation

    Au cours de la célébration du 16ème Chapitre générale CICM tenu du 4 au 30 juin 2023 à Rome, la formation initiale a été l’un des points sur lequel les capitulaires ont échangé. Même s’il est vrai qu’aucun mémo n’a été explicitement consacré à ce sujet, il faut tout de même souligner que la Commission générale précapitulaire, consciente de l’importance que revêt la formation initiale pour les différentes Provinces, a pris le soin de l’inscrire à l’ordre du jour du Chapitre. Près d’une année après la clôture des travaux du 16ème Chapitre Général, comment ont été accueillies les recommandations et les exhortations du Chapitre en matière de formation initiale dans les maisons de formation CICM ?


    La vie interculturelle dans la Communauté Internationale de Formation en Afrique (CIFA) au lendemain du 16ème Chapitre général

    Suivant la recommandation 8 des actes du 16ème Chapitre général, la CIFA, à travers le staff des formateurs, inscrit régulièrement dans son plan stratégique annuel, des entretiens sur l’interculturalité ou sur des aspects liés à la vie interculturelle. Ces différents entretiens nous aident à accueillir la multiculturalité comme un don, et nos différences comme une source de richesse. En outre, ces entretiens permettent d’apprécier les joies qu’offre la multiculturalité et permettent d’être conscients des difficultés à surmonter.


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    Les joies

    Du chant du gloria en Lingala au chant de communion en Ewondo, en passant par l’agnus Dei en créole, les célébrations liturgiques dans notre Communauté sont sources d’une grande joie pour les confrères. Les diverses langues utilisées dans nos liturgies permettent une expérience spirituelle singulière. Une autre source de joie est à trouver dans notre réfectoire, où de succulents mets issus de différentes cultures font la joie de l’appétit des confrères. Cette variété culinaire que nous expérimentons particulièrement lors de la célébration des fêtes d’indépendance, des différents pays représentés à la CIFA, permet de réjouir les papilles gustatives des uns et des autres, et nous prépare à acquérir un « ventre missionnaire ».

     


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    Les difficultés

    Il faut reconnaitre que la vie interculturelle à la CIFA, tout en étant un don de Dieu présente néanmoins des difficultés surmontables. Parmi celles-ci, il y a parfois cette maladresse qui consiste à comparer les cultures, à vouloir convaincre que ce qui est fait chez soi est meilleur. Une telle attitude peut parfois occasionner des frustrations chez les uns et des blessures chez les autres. Par ailleurs, il existe aussi des difficultés liées à la barrière linguistique. En effet, on observe chez les confrères étudiants une faible maitrise de la langue locale (Ewondo). Cela entraine parfois une communication limitée avec les habitants du village qui nous accueille.


    Réception de l’exhortation sur la vie interculturelle

    S’agissant de l’exhortation 4 des actes du Chapitre général relative à l’interculturalité dans les Communautés de formation et dans la nomination des formateurs, la CIFA fait office de bon élève en la matière. En effet, our cette année académique 2023-2024, le CIFA a accueilli des étudiants de six nationalités différentes, originaires des Philippines, de Zambie, d'Indonésie, d'Haïti, du Cameroun et de la RD Congo. Cette diversité se reflète également dans l'équipe de formateurs, qui comprend un Indonésien et un Camerounais.  La configuration humaine de la CIFA offre un espace naturel pour faire l’expérience de l’interculturalité.


    La CIFA et les médias sociaux : les points positifs et les défis à la lumière des actes du 16ème Chapitre général

    Depuis l’année religieuse et académique 2021-2022, la CIFA s’est dotée d’une connexion internet haut débit par fibre optique. Ce dispositif technologique ouvre la Communauté en général et les confrères étudiants en particulier, à un monde globalisé et en mutation. Avoir son smartphone ou encore son ordinateur portable connecté dans sa chambre est sans aucun doute un motif de satisfaction, mais cela ne va pas sans risques.

     

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    L’impact de la connexion internet dans les performances académiques

    Si je devais donner un avis sur le sujet, je dirais qu’il était difficile de faire des recherches académiques avant l’installation de la fibre optique dans notre Communauté. Bien-sûr, il y avait déjà une connexion internet par modem, mais celle-ci était instable et lente. La nouvelle connexion par fibre optique nous offre plus de facilité dans nos recherches. Nous pouvons aisément consulter les bibliothèques numériques et regarder des cours en ligne. Tout cela enrichit grandement la qualité de nos travaux académiques


    Les réseaux sociaux : un ennemi pour les confrères étudiants de la CIFA ?

    Il convient avant toute chose, de reconnaître le rôle positif que jouent les réseaux sociaux au sein de notre Communauté. L’exemple le plus éloquent c’est l’existence d’un groupe whatsapp des étudiants de la CIFA. C’est un canal numérique interne à travers lequel nous recevons des communications et les documents numériques de la Congrégation (Chronica, les bulletins d’informations des Provinces, etc.). Ce canal whatsapp facilite grandement la circulation de l’information au sein de notre « maison commune ». Toutefois, les réseaux sociaux mettent également en communication les confrères étudiants avec le monde extérieur. Ce qui n’est pas sans conséquences négatives. En effet, il peut arriver qu’un étudiant se transforme en « ermite numérique », c’est-à-dire qu’il reste constamment dans sa chambre pour communiquer avec l’extérieur. Ils peuvent aussi causer de sérieux problèmes d’intégration non seulement au sein de la Communauté mais aussi en apostolat. En effet, ils peuvent absorber l’attention des confrères au point de les rendre physiquement présents mais absents. Enfin, le gaspillage de temps qu’ils occasionnent peut avoir des répercussions négatives sur les études. Notamment la remise tardive des travaux de recherche.

    Pour finir, je pense que relire mon expérience de la formation initiale à partir des lumières du 16ème Chapitre général est une source de croissance. Je suis convaincu que l’application progressive des recommandations et des exhortations des actes du Chapitre permettront aux Communautés de formation CICM, de former des missionnaires qui pourront répondre efficacement aux défis de notre monde actuel. Mais pour y parvenir, chaque Communauté de formation en général et chaque confrère étudiant en particulier, gagneraient à évaluer leur parcours annuel, en rapport avec les recommandations et les exhortations du 16ème Chapitre relatives à la formation initiale. Au final, l'important est de rester cohérent et d'aller de l'avant.

     


    Prendre conscience de «l'esprit de foi»

    Mark Steven Joyce, cicm
    Novice aux Philippines

     

    Nos histoires au cours d'une retraite spirituelle

    En partant de son vécu dans une salle avec Fidel Castro, pour partager ensuite la vraie joie de son expérience missionnaire au profit du développement communautaire et humain de ceux qui lui étaient confiés, le P. Alejandro 'Alex' A. Ulpindo, CICM, a fait de la « narration de son histoire » le thème de notre retraite. Notre histoire commence pour nous, novices, à notre arrivée à Home Sweet Home après avoir passé deux semaines dans différentes écoles CICM. Bénéficiant du temps frais de Baguio, nous étions très excités de nous retrouver et de pouvoir partager nos histoires au cours de notre immersion dans ces écoles. Pourtant, grâce aux exemples et aux conseils du père Alex, nous avons élargi l'horizon de nos histoires, ce qui a fait de la retraite bien plus qu'une simple réflexion au sujet de notre immersion de deux semaines. Au cours de notre retraite annuelle, le père Alex nous a fourni un meilleur ancrage dans notre groupe, grâce auquel nous avons appris davantage sur nous-mêmes et les autres, nous avons pu nous reposer et recharger nos batteries après cette expérience de deux semaines, et nous avons pu expérimenter la vie CICM en nous inspirant de l'expérience missionnaire CICM.

    Dans le cadre de notre programme de noviciat, nous avions déjà raconté « nos histoires » sous différentes formes. Habituellement « notre histoire » signifie l'histoire de notre vocation ou le récit des raisons pour lesquelles nous avons décidé de rejoindre CICM. Pourtant, au cours de cette retraite, j'ai entendu mes frères novices raconter leur histoire d'une manière nouvelle. Le premier jour, le père Alex nous a dit qu'il préférait enseigner par des témoignages plutôt que par des conférences. Il passait ainsi une heure avec nous le matin en racontant des histoires. Après cela nous recevions des questions de réflexion. Il nous disait de nous écouter les uns les autres et de raconter nos histoires dans l'après-midi. Je suis alors venu à la séance de l'après-midi avec une histoire que je pensais pouvoir raconter à partir de ma réflexion, mais je me suis senti poussé à raconter une histoire différente basée sur quelque chose que j'avais entendu. Le fil conducteur des histoires était : « Comment nous définirions-nous nous-mêmes à travers ces histoires ? J'ai ainsi réalisé que nous avons tous appris à mieux nous connaître grâce à notre noviciat, ce qui nous a permis de raconter notre histoire d’une nouvelle façon.

     Au début de la retraite, j'ai demandé au père Alex ce qu'il pensait du fait que nous allions courir ou marcher pendant la retraite. Il m’a encouragé en disant : « Un esprit heureux dans un corps sain, c'est le but d'une retraite. » Je pense que cette idée nous a tous aidés à tirer le meilleur parti de notre temps pendant la retraite. Après deux semaines dans les écoles, nous avons pu nous reposer, faire de l'exercice et réfléchir à notre vécu au cours des six mois de notre noviciat CICM. Dans certaines congrégations, l'idée que des novices puissent aller courir pendant leur retraite pourrait sembler inacceptable. Cependant, je pense que c'est un complément parfait pour une congrégation missionnaire qui a comme priorité l’ad gentes. Après avoir entendu le père Alex raconter des histoires soulignant l'importance d'être proche des gens, nous avons couru près d'un terrain de football à Burnham Park. Là-bas, nous avons vu les jeunes de Baguio se rassembler, faire du sport, rire et pratiquer les danses traditionnelles du peuple Igorot. Pour moi, non seulement ces courses m'ont aidé à me sentir mentalement équilibré, mais elles m'ont aussi aidé à réfléchir à une vie missionnaire orientée ad gentes.

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    Au cours de notre retraite, le père Alex a raconté une série d'histoires missionnaires qui étaient interpellantes, inspirantes et instructives. Un thème qui se retrouvait beaucoup dans ses histoires était le « vivre avec les pauvres et les servir ». Ces histoires nous ont ouvert les yeux sur ce qui nous attend. Une conférence qui m'a marqué, fut la lecture d'une lettre que notre fondateur, Théophile Verbist, a écrite aux premiers novices CICM. J'ai aimé le fait que le père Verbist ait écrit la lettre depuis sa mission en Chine. Même si la lettre a été écrite il y a plus de 150 ans, les leçons et l'enseignement sont toujours pertinents pour moi en tant que novice CICM aujourd'hui. Surtout quand il dit : « Le missionnaire n'a que l'esprit de foi pour le soutenir et le protéger. »  Ce qui m'a frappé dans la lettre et dans les histoires que le père Alex nous a racontées, c'est la difficulté d'une vocation missionnaire au service des pauvres. Ces récits d'expériences missionnaires CICM nous ont aidés à réfléchir à ce sur quoi nous travaillons dans nos parcours de vie avec CICM. Nous avons vivement apprécié l'hospitalité que nous avons reçue de la communauté Home Sweet Home. À peu près à mi-chemin de notre année de noviciat, il fut agréable de constater le chemin parcouru dans la connaissance et la compréhension de soi. Il était également important et utile d'avoir eu le temps de trouver un meilleur ancrage dans notre groupe et de nous ressourcer pour affronter ce qui nous attend. Mais plus important encore, la retraite nous a aidés à nous concentrer sur certains thèmes clés de la vie missionnaire qui peuvent nous inspirer dans notre cheminement vocationnel. La retraite nous a aidés à prendre conscience de « l'esprit de foi » nécessaire pour réussir dans la vie missionnaire.


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    JMJ 2023 Portugal - Une étape sur le chemin du Ciel : Témoignages de jeunes pèlerins accompagnés de confrères CICM

    Eric Michael ImbaoEric Michael Imbao, cicm
    Missionnaire aux USA

     

    Cela fait des mois que les pèlerins des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne, au Portugal, sont rentrés chez eux, et pourtant tout ce que nous avons vu, entendu et constaté au cours du pèlerinage nous semble encore irréel. Il ne fait aucun doute qu'elle ont laissé dans nos cœurs et dans notre foi une marque que nous porterons pour le reste de notre vie.

    Une semaine avant les JMJ, notre groupe de pèlerins a eu la chance de visiter des lieux saints à Rome et en Italie. La visite des catacombes des premiers chrétiens et des premiers martyrs nous a profondément inspirés. Nous avons également visité les quatre basiliques majeures de Rome, avec une autorisation spéciale d'accès à la nécropole et au tombeau de saint Pierre (grottes souterraines de la basilique Saint-Pierre). Le groupe a apprécié les visites que nous avons faites à des saints comme saint Ignace de Loyola, saint François, sainte Claire et le bienheureux Carlo Acutis à Assise, en Italie.

    Arrivés au Portugal, nous avons passé une journée à Fatima. La visite des

    maisons des trois petits enfants, la marche méditative sur la Via Sacra à Aljustrel (Chemin du Berger) et la visite des sites de l’apparition de Notre-Dame de Fatima ont été des bénédictions que notre groupe portera dans son cœur.

    Selon Vatican News, cet événement d'une semaine a été un patchwork vivifiant de rencontres, de réflexions et de prières de jeunes du monde entier. Unis par le thème "Marie se leva et partit en hâte" (Luc 1, 39), les participants ont répondu à l'appel du pape François à se rassembler et à explorer les profondeurs de leur foi et de leur spiritualité au milieu d’une grande diversité. Ces pèlerins ont relevé le défi du pèlerinage et se sont empressés d'être des messagers de joie.

    Le voyage lui-même fut rempli de hauts et de bas, mais un mot peut le résumer : "challenging" (défi). Mais lorsque l'on rencontre des défis et des difficultés dans l'accomplissement d'une tâche, il y a aussi beaucoup à apprendre et à gagner.  C'est comme un principe de vie : là où il y a du gain, il y a de la souffrance, en d'autres termes, “no pain, no gain". Notre groupe de pèlerins a pleinement bénéficié des sacrifices qu'il a dû faire pour vivre l'expérience des JMJ. Depuis les longues marches dans la chaleur de la journée jusqu'au sommeil sur le sol des gymnases, en passant par la nourriture inconnue, les nuits où l'on dort à peine et les échanges avec des personnes qui parlent une autre langue.

    Nos pèlerins sont heureux d’offrir leurs témoignages ici : "Une chose qui restera dans mon esprit, c’est la joie que j'ai ressentie en rencontrant des personnes passionnées par Dieu. Nous avons chanté et dansé pratiquement partout, si bien que nous nous sommes retrouvés épuisés et fatigués. Au lieu d'être impatient et de se plaindre, notre groupe est resté joyeux à chaque instant. Je crois que nous devrions prendre la vie de la même manière. - Eric Michael Imbao, CICM.

    Parmi les pèlerins, Anthony Pablo (18 ans), paroissien de Maria, Reina De Las Americas à Mount Olive, a gardé précieusement le souvenir d'avoir été en présence du pape François. Il a partagé le message qui lui tient à cœur : "No tengan miedo, tengan coraje" - " N'ayez pas peur, ayez du courage ". Pour lui, ces mots signifiaient embrasser le chemin de Dieu sans crainte. Karen Hildalgo (29 ans), paroissienne de Sainte-Marie-des-Anges à Mount Olive, a déclaré que la simple vue de milliers de fidèles rassemblés n'a jamais manqué de lui inspirer de l'admiration. Elle a ajouté : "Cette fois, je pensais être prête à ne pas être surprise, mais j'ai eu l'impression de tout recommencer ". Pour Fatima Gloria Mesa-Romero (17 ans) de Sta. Teresa, Beulaville," Voir des milliers de personnes venir du monde entier pour adorer un seul Dieu est tellement étonnant. Je ne suis pas seule dans l'Église catholique. Nous étions des milliers à partager la même foi".

    Edwin Castaneda (20 ans) de Sainte Catherine de Sienne à Tarboro a déclaré : "Je suis arrivé aux JMJ sans savoir à quoi m'attendre. Je savais que je voulais grandir dans ma foi, et je crois avoir grandi énormément ! J'ai aimé les messes, rencontrer des gens différents, et surtout apprendre au sujet de ma foi des choses dont je n'étais pas sûr. Le moment qui restera à jamais gravé dans ma mémoire est celui où le pape François a dit : ‘N'ayez pas peur.‘ Ces trois mots simples ont eu une signification beaucoup plus grande pour moi, car je me sentais comme un adolescent qui essayait de grandir dans sa foi. J'avais peur de parler de ma foi. J'avais peur de la reconnaître. Maintenant, j'ai l'impression qu'au lieu d'éviter ma foi et de regarder de l'autre côté, je devrais l'embrasser! Je ne devrais jamais avoir peur de partager ma foi !"

    Edwin a ajouté que "lorsque les choses deviennent difficiles, ce pèlerinage me rappelle que même si j'ai rencontré de nombreux obstacles, rien n’est impossible, que je dois être prêt à tout essayer. Je pense que la vie devient parfois difficile et que, dans ces difficultés, nous nous perdons souvent, qu'il s'agisse de notre foi ou de notre passion pour l'Église. Je crois que le Seigneur a choisi chacun d'entre nous dans ce groupe pour être là, alors je pense qu'il est de notre responsabilité de partager ces expériences avec les autres et d'essayer d'encourager les gens à renforcer leur foi en Dieu ou peut-être d'essayer de les encourager à aller aux prochaines JMJ !"

    D'autres pèlerins ont également fait part de leurs réflexions :

    "Quand il était temps de chanter, nous avons chanté ; quand il était temps de danser, nous avons dansé. Et quand il était temps de prier, nous avons prié. Nous avons prié pour nos familles et toutes nos communautés. C'était tellement agréable de pouvoir prier pour d'autres dans différentes basiliques en Italie et au Portugal, qui nous ont laissés émerveillés par la beauté et la sainteté de ces églises sacrées". - Amy Galvez Ortiz (18 ans)

    "La principale chose que j'ai apprise des JMJ, c'est comment ne pas tout prendre pour acquis, être reconnaissant pour tout ce que nous avons et toujours remercier le Seigneur de nous avoir donné un jour de plus, de la nourriture et un toit au-dessus de nos têtes. Je me souviendrai aussi d'une fois où nous sommes montés dans un bus (c'était le lendemain des JMJ) et où j'ai dit au Père Eric que j'avais vu des gens marcher et qu'ils avaient l'air épuisés, ce qui m'a rappelé la fois où nous sommes montés sur un pont pour nous rendre à la dernière activité sur le site de la veillée des JMJ, en transportant tant de nourriture et en étant très

    fatigués. Les JMJ m'ont beaucoup appris à être humble et à me réjouir de ce que j'ai". - Joseph Vasquez (16 ans)

    "Il ne s'est pas passé un jour sans que je sois fatigué, mais il ne s'est pas passé un jour sans que je fasse l'expérience de l'amour et de la joie de Dieu. Marcher intensément aux côtés de 1,5 million de personnes dans la chaleur chaque jour m'a donné ce bonheur dont je ne savais pas que je manquais (et un affreux bronzage Chaco). Vous m'avez donné des soirées dansantes dans la rue et les métros bondés. Merci aux JMJ, grâce à vous, j'ai réalisé à quel point il est confortable de dormir par terre. Pour tout cela et plus encore, je suis reconnaissante. - Dulce Perez Berduo (18 ans)  "Le moment que j'ai le plus aimé, c'est la façon dont, chaque jour, nous avons travaillé en équipe en nous encourageant les uns les autres. - Franuel Chima Cagal (15 ans)

    "Ce que j'ai vécu personnellement avec foi, c'est de m’accueillir tel que je suis. Comme l'a dit le pape François, "Dieu nous appelle à la foi tels que nous sommes". Nous n'avons pas à nous transformer pour ressembler à tout le monde, nous sommes créés de manière unique à l'image de Dieu. Ce moment restera gravé dans ma mémoire car j'ai toujours lutté pour m'intégrer et pour m'entendre avec les autres afin de pouvoir les appeler des amis. J'avais trop peur de leur raconter ma vie, car ils risquaient de ne pas bien me recevoir. Je me suis donc renfermé. Mais aujourd'hui, j'apprécie mon passé et mon expérience parce qu'ils font de moi ce que je suis. Les luttes, la peine que nous endurons, même les bons moments, sont ce qui a fait de nous les personnes que nous sommes aujourd'hui, et c'est ce que Dieu nous demande d'être, et nous avons tous un but." - Anthony Pablo (18 ans)

    "J'ai fait l'expérience du calme et d'une véritable connexion avec Dieu. Un moment qui restera gravé dans ma mémoire est celui où j'ai chanté dans le métro avec d'autres pèlerins. Cela m'a apporté beaucoup de joie et d'inspiration". - Diana Hernandez (16 ans) "Pendant le pèlerinage, j'ai appris à être patiente avec le temps de Dieu et à lui faire confiance. J'ai personnellement fait l'expérience de l'immensité de l'amour de Dieu." - Alexa Hurtado (16 ans)

    Les paroles du pape François selon lesquelles l'Église est toujours un lieu "para todos, todos, todos" continuent de résonner dans le cœur des pèlerins. Les Journées Mondiales de la Jeunesse sont un pèlerinage pour tous, mais ce que vous en retirerez dépendra de ce que vous êtes prêt à y investir. Notre groupe s'est investi dans le sacrifice et le défi de vivre le pèlerinage, ce qui nous a beaucoup apporté. Nous accueillons l'inconfort en étant à l'aise dans l'inconfort. Tout comme les disciples de Jésus étaient appelés à bien plus qu'une vie

    confortable, nous, en tant que pèlerins ici sur terre en route vers notre destination - le ciel, sommes également appelés à la grandeur, à la sainteté et à la vie de disciple. C'est le chemin que Dieu nous appelle à parcourir.

    Pour les pèlerins, les JMJ ne sont pas la destination, et le voyage ne se termine pas au Portugal ; notre pèlerinage continue, et les JMJ du Portugal ne sont qu'une étape sur le chemin du Ciel. 

    Lors de la messe d'envoi avec le pape, les confrères CICM de différentes missions se sont rencontrés et ont partagé la joie de notre « Un seul Cœur et une seule Âme ». (photo) Sur la photo (de gauche à droite) : P. Louland Escabusa-Hongkong, P. Joseph Gao-Hongkong, P. Galuh Arjanto Bubun-Japon, P. Ryan Carnecer-Texas, P. Frederick Mizengo- Caroline du Nord, P. Sonny Aryanto-Texas, P. Eric Imbao- Caroline du Nord, P. Bakatubia Madiayi Sébastien-Taïwan, et P. Francis Javelosa-Taïwan.

    Source : Chronica No 5


     


    Une dynamique synodale

    In the frontlineJacques Thomas, cicm
    Missionnaire en Belgique

     

    Depuis le 29 septembre, se tient à Rome la première session de la phase universelle du Synode. Celle-ci fut précédée de rencontres au niveau des communautés, paroisses, diocèses, conférences épiscopales et continents. La phase diocésaine a coïncidé avec notre préparation au Chapitre général de juin 2023, ce qui a malheureusement quelque peu contribué à la reléguer au second plan.

    Synode et démarche synodale

    En fait le thème même du Synode pourrait être défini comme suit … “pour une Église synodale”. Ce n’est pas un simple jeu de mots. La pratique des Synodes s’est instaurée dans la foulée de Vatican II, avec le désir d’impliquer davantage les diocèses et conférences épiscopales dans la réflexion sur certains grands thèmes. Mais leur réalisation concrète n’a pas toujours répondu aux attentes. Je me souviens d’une boutade du père Peter-Hans Kolvenbach, à l’époque Supérieur général des Jésuites, qui s’était payé de luxe d’être invité à tous les Synodes, y compris le Synode spécial pour le Liban, car il y avait été missionnaire. Il disait: “Ce que je puis affirmer de tous les Synodes auxquels j’ai participé, ce qu’en fait le résultat était déjà connu d’avance.” De fait, ayant participé moi-même au Synode pour l’Afrique de 1994, j’avais remarqué que certaines réflexions trop audacieuses ne passaient pas le cap des petits groupes de discussion et n’aboutissaient pas sur la table de l’Assemblée. Ce qui aurait pu faire l’objet de débats controversés était discrètement relégué aux oubliettes.

    Un processus ouvert et dynamique

    Les choses ont bien changé. Le pape François a voulu une dynamique aussi ouverte que possible et a souhaité que chacun puisse s’exprimer librement. C’est pourquoi aujourd’hui personne ne peut prédire ce qui en sortira. Pour donner le temps à la maturation, il a même décidé que cette phase universelle se déroulerait en deux temps et reporté la partie finale en 2024.

    Tous les commentateurs s’accordent pour dire que ce Synode n’est en fait que la réactivation d’une dynamique initiée par le Concile Vatican II, et qui n’a jusqu’ici pas encore été suffisamment développée ni exploitée. Comme le dit le cardinal Jozef De Kesel dans sa lettre pastorale d’octobre 2022 concluant la phase diocésaine du Synode: “Si le pape François touche le cœur de tant de monde, c’est aussi parce qu’il reprend le fil conducteur du Concile et les questions qui se posaient alors.”  Mais plus encore que les résultats, c’est la manière d’être Église dont il est question.

    La dynamique synodale, c’est un dosage d’écoute participative et respectueuse, un processus jamais achevé. Car le cardinal d’ajouter: “Il est faux de croire que maintenant que le processus synodal est derrière nous, nous n’avons plus qu’à attendre des résultats venant de ‘plus haut’. Nous avons appris quelque chose qui gardera toute son importance: nous avons appris à nous écouter mutuellement. Nous n’avons pas seulement pu dire tout ce que nous trouvions d’important pour l’Église et son avenir mais nous avons aussi et d’abord écouté ce que les autres ont à dire à ce propos. Écouter, entrer en dialogue, discerner ensemble ce qui est important pour l’Église et ce que l’Esprit nous demande, tel est le chemin que nous avons parcouru. Il n’y a pas de dialogue sans écoute bienveillante. Entrer en dialogue est autre chose que d’avoir raison le plus vite possible. S’écouter mutuellement et discerner ensemble n’est pas seulement important pour obtenir des résultats, ils font partie du but que l’on veut atteindre.”

    La phase diocésaine

    Au niveau de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, plusieurs lignes de force ont été mises en évidence. J’en épingle deux. D’abord la nécessité d’une Église qui, bien que consciente de la radicalité de l’Évangile, mais avec beaucoup de tendresse et de miséricorde, ne veut exclure personne. C’est ce que le pape François a confirmé aux Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) de Lisbonne en martelant à de nombreuses reprises le mot: TOUS. On souhaite également vivement une Église moins cléricale, et qui donne une place égale aux femmes. Lors de la célébration de clôture de la phase diocésaine dans la basilique de Koekelberg, cela s’est illustré par une procession d’entrée à l’image du peuple de Dieu: des adultes et des enfants, des hommes et des femmes, des jeunes et des moins jeunes, des valides et des moins valides en chaise roulante. C’est pourquoi je regrette l’image que s’est donnée l’Église sur la grand-place de Malines face aux terrasses remplies d’un public amusé lors de l’ordination du nouvel archevêque: une longue procession de plusieurs centaines de prêtres, flanqués d’une bonne douzaine d’évêques mitrés, tandis que les collaborateurs et assistants pastoraux laïcs, hommes et femmes attendaient dans la cathédrale. Une occasion manquée de montrer au monde un nouveau visage de l’Église, moins masculin et clérical. Cela nous invite à réfléchir davantage sur des pratiques séculaires, certainement valables et qui nous paraissent comme allant de soi, mais ne portent pas le renouveau auquel nous prétendons.

    La phase continentale

    La phase continentale à laquelle ont participé des laïcs et pas seulement des évêques a surtout mis en évidence une diversité de sensibilités et d’approches, y compris entre les Églises d’Europe. Ceci nous fait prendre conscience de ce que notre manière de voir les choses dans notre société hyper-sécularisée n’est pas à généraliser ni à imposer; et ce principe s’appliquera également à la diversité des réalités au niveau des continents et de l’Église entière.

    La diversité, signe de vitalité

    Comme le souligne encore le cardinal: “Rencontrer toutes les attentes est évidemment impossible. Le rapport final de notre diocèse rend bien compte de ce qui se vit dans la communauté chrétienne, mais il montre aussi que tous ne pensent pas la même chose et n’ont pas les mêmes attentes. Les attentes vont en sens divers ainsi que les options quant au chemin à suivre. Il nous faut apprendre à vivre avec ce fait. En soi c’est même une bonne chose. Il est important que dans l’Église, chacun puisse dire ce qu’il pense. La diversité n’est pas telle quelle une menace pour l’unité, mais un signe de vitalité. … Mais personne ne peut estimer que le prochain Synode et le processus synodal qui le précède, ne seront une réussite qu’à la condition que ses propres conceptions et attentes l’aient emporté.”

    La dynamique synodale ne connaît pas de terme. Elle est en fait appelée à devenir une manière permanente de fonctionner. Nous en avions déjà une certaine expérience dans nos Congrégations religieuses, notamment dans la préparation de nos Chapitres, avec nos Assemblées provinciales et régionales, sans oublier le travail précieux et toujours pertinent de la Commission précapitulaire. Mais cette dynamique synodale peut encore nous inspirer

    davantage: les Chapitres ne sont pas des termes en soi. Nous en attendons la publication des Actes pour poursuivre ensemble le partage et la réflexion dans l’écoute mutuelle et le respect des différences de sensibilités.

    Source : Chronica No 5 2023

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